par Elinor Comlay

En outre, JPMorgan n'a été bénéficiaire au quatrième trimestre qu'en raison d'éléments exceptionnels.

Face à des résultats difficiles à interpréter et à un secteur bancaire qui semble s'enliser dans la crise , la réaction des boursiers s'est faite hésitante. L'action a oscillé entre hausse et baisse dans la première partie de la séance à Wall Street.

Vers 17h00 GMT, elle progressait de 1,04% à 26,18 dollars alors que le Dow Jones, plombé par les autres valeurs financières, perdait 1,74%.

L'agence de notation financière Moody's Investors a abaissé la note de la dette du groupe de Aa3 à Aa2.

Le directeur général de la banque Jamie Dimon avait indiqué le mois dernier que l'établissement avait souffert en novembre et décembre en mettant en avant les "causes habituelles" : crédit immobiliers résidentiels, obligations "pourries" et prêts accordés pour des opérations de rachat de sociétés par des fonds de capital-investissement.

Le résultat net du quatrième trimestre est ressorti à 702 millions de dollars, soit sept cents par action, nettement inférieur au bénéfice de 3 milliards de dollars, soit 86 cents par action, dégagé un an plus tôt.

Le produit net bancaire a reculé de 0,9% à 17,2 milliards.

Hors éléments exceptionnels, le groupe a perdu 28 cents par action, alors que les analystes prévoyaient un profit d'un cent. Ils n'avaient sans doute pas prévu la forte hausse des mises en réserves pour pertes sur prêts.

Ce quatrième trimestre est le premier à inclure les résultats de la caisse d'épargne Washington Mutual, dont le rachat en septembre a accru l'exposition du groupe au crédit à la consommation.

"Nos résultats du quatrième trimestre ont été très décevants", a déclaré Jamie Dimon.

Les éléments exceptionnels du quatrième trimestre comprennent une plus-value de 1,1 milliard de dollars liée au rachat de WaMu et un gain de 627 millions lié à la fin d'un joint-venture, Chase Paymentech Solutions.

LA BRANCHE BANQUE D'AFFAIRES TRES TOUCHÉE

Les pertes liées à l'acquisition de WaMu pourraient être de 17% plus élevées que prévu, a indiqué la banque dans une présentation accompagnant le communiqué de ses résultats.

Les pertes sur cartes de crédit devraient augmenter à 7% du portefeuille sur une base annuelle à la fin du premier trimestre et pourraient se monter à 8% d'ici la fin de l'année, indique JPMorgan. Dans des temps meilleurs, les pertes sur cartes de crédit sont censées être proches de 4 ou 5%.

"Si le contexte économique se détériore encore, ce qui est à l'évidence une possibilité, il est raisonnable d'attendre de nouvelles conséquences négatives sur notre activité liée aux marché, des pertes accrues sur prêts et une augmentation de nos réserves de crédit", a déclaré Jamie Dimon.

"La pire de la situation économique n'est pas encore derrière nous. Il semble que cela va continuer à se détériorer pendant la plus grande partie de l'année 2009", a par ailleurs déclaré Jamie Dimon dans une interview au Financial Times publiée jeudi avant ces résultats.

"En ce qui concerne notre secteur, nous pensons que cela va continuer à empirer dans les prêts à la consommation et les cartes de crédit", a-t-il ajouté.

La branche banque d'affaires de JPMorgan a été la plus touchée au quatrième trimestre. Elle a perdu 2,36 milliards de dollars, alors qu'elle était bénéficiaire de 124 millions de dollars au quatrième trimestre 2007.

La banque a accru ses provisions avec une augmentation de 4,1 milliards de dollars des réserves pour pertes sur prêts. Elle a aussi enregistré des dépréciations avant impôt de 2,9 milliards de dollars sur des prêts ayant servi à financer des rachats de sociétés pce capital-investissement et des positions liées au crédit hypothécaire.

Sur l'exercice 2008, le résultat net atteint 5,6 milliards de dollars, soit 1,37 dollar par action, sur un produit net bancaire de 67,3 milliards de dollars.

JPMorgan dit avoir fini l'exercice avec un ratio Tier 1 des fonds propres "durs" par rapport aux engagements de 10,8%.

Le titre JPMorgan a perdu 17,9% depuis le début de l'année, contre un recul de 19,2% de l'indice KBW des banques. Il avait cédé 27,8% en 2008, contre 50% pour l'indice.

Version française Dominique Rodriguez et Danielle Rouquié