par Elizabeth O'Leary et Judy MacInnes

Face à la morosité de son marché domestique, le groupe espagnol a vu son résultat opérationnel grimper de 21,7% grâce à une diversification de ses implantations, notamment vers des marchés à forte croissance comme le Brésil.

Le bénéfice net de la banque espagnole s'établit à 6,74 milliards d'euros, en ligne avec le consensus qui ressortait à 6,724 milliards d'euros, selon une enquête Reuters.

Le produit net des intérêts a bondi de 24,3% à 19,473 milliards d'euros et le bénéfice opérationnel s'est établi à 17,232 milliards d'euros, manquant de peu le consensus.

La banque a constitué 6,07 milliards d'euros de provisions sur créances douteuses, représentant actuellement 3,03% du total des créances, proportion qui serait appelée à croître, surtout en Espagne où l'établissement dégage plus du quart de ses bénéfices mais où sévit aussi un terrible marasme immobilier.

Santander est toutefois sortie renforcée de la crise financière, au cours de laquelle la banque a procédé à des acquisitions et n'a pas eu recours au soutien public, polissant ainsi son image auprès des investisseurs.

Sa concurrente espagnole BBVA a publié mardi un résultat sur neuf mois en légère baisse et a relevé le niveau de ses provisions pour créances douteuses compte tenu des difficultés rencontrées sur deux de ses principaux marchés, l'Espagne et le Mexique.

L'Amérique latine a contribué à hauteur de 20% aux bénéfices de Santander, mais la région a pâti du ralentissement économique mondial et d'effets de change défavorables. Ses résultats sont en hausse de 6,1% en monnaies locales, mais en repli de 2,1% en euros.

Le Brésil, où la banque investit massivement, a contribué à hauteur de 10,5% à son bénéfice net. Au début du mois, Santander a introduit en Bourse sa filiale brésilienne pour 8 milliards d'euros, une somme qu'elle dit vouloir tenir en réserve en vue d'éventuelles périodes de vaches maigres.

L'activité du groupe en Grande-Bretagne, avec les banques Abbey, Alliance & Leicester et Bradford & Bingley's, a participé au résultat net à hauteur de 16%.

Vers 10h30 GMT, l'action Santander perdait 3,74% à 10,92 euros à la Bourse de Madrid, soit plus que l'indice européen du secteur bancaire DJ Stoxx qui abandonnait 2,73%.

Cette faiblesse de l'action n'a rien d'étonnant, selon l'analyste Arturo de Frias (Evolution Securities), "compte tenu de l'absence de surprise positive, d'un environnement de marché faible et de la forte hausse de l'action au troisième trimestre".

Le directeur général Alfredo Saenz a par ailleurs déclaré que la banque n'avait plus de projet d'acquisition où que ce soir.

Version française Gwénaëlle Barzic et Jean Décotte et Wilfrid Exbrayat