LONDRES, 26 avril (Reuters) - Les investisseurs n'ont pas encore totalement intégré la probabilité d'une baisse durable de la rentabilité des banques liée à l'adoption de modèles économiques moins risqués, a déclaré mardi un gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre (BoE).

Jon Cunliffe, en charge de la stabilité financière au sein de la banque centrale britannique, a estimé dans un discours à Londres que les banques pourraient devoir engager de nouvelles restructurations, notamment dans leurs activités les moins performantes, mais il a ajouté que les investisseurs pourraient aussi avoir à reconsidérer leurs attentes.

"Il existe à l'évidence actuellement un écart important entre les rendements décevants des banques d'un côté et les attentes des investisseurs de l'autre", a-t-il dit.

Les investisseurs institutionnels, a-t-il ajouté, doivent se résoudre à accepter que les niveaux de rentabilité observés dans le secteur bancaire avant la crise financière, de l'ordre de 15% des capitaux investis, sont aujourd'hui hors d'atteinte à cause de la baisse des taux d'intérêt et du durcissement de la réglementation en matière d'exposition au risque.

Les objectifs envisagés sont aujourd'hui de l'ordre de 11,5% mais Jon Cunliffe a expliqué que ce chiffre pourrait refléter "des facteurs qui exagèrent encore les niveaux de rentabilité requis au-delà des niveaux permis par le risque".

Si les banques parviennent encore à une rentabilité d'environ 10% dans leurs activités de crédit aux particuliers et de 8% à 9% dans le crédit aux entreprises, la banque d'investissement ne génère plus que 5% de rendement, ce qui suggère, au vu du coût du capital, que certaines activités ne sont "économiquement pas viables" et nécessitent une restructuration, a poursuivi Jon Cunliffe.

"Les coûts salariaux des banques sont loin d'avoir baissé autant que le rendement pour l'actionnaire", a-t-il noté.

(David Milliken; Marc Angrand pour le service français)