Paris (awp/afp) - La baisse de la consommation électrique des Français s'est encore poursuivie entre Noël et le jour de l'An, mais sans atteindre cette fois le niveau symbolique de 10% relevé mi-décembre, selon les dernières données de RTE.

La consommation d'électricité a reculé de 8,5% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019) à la même période, selon des chiffres arrêtés au 1er janvier et publiés mardi soir par le gestionnaire du réseau de très haute et haute tension RTE.

Sur les quatre dernières semaines, correspondant à tout le mois de décembre, la baisse moyenne a également atteint 8,5%.

Ces chiffres sont diffusés après retraitement des effets calendaires et météorologiques: il s'agit donc de la consommation qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales définies par Météo France pour la période.

De cette manière, il est possible d'identifier les variations structurelles de la consommation, d'une année sur l'autre, au-delà des effets météorologiques, selon RTE.

Le rythme de baisse de la consommation électrique "se maintient" et s'est même accentué par rapport à la semaine précédente (8,5% contre 7,4%), mais il reste toujours moins important que mi-décembre lorsque la diminution avait frôlé 10% (9,7%), selon les données de RTE.

D'une part, estime RTE, "le potentiel d'effet de sobriété est moins important pendant les vacances scolaires" de Noël, où les entreprises et industriels baissent leur consommation voire ferment leurs portes pour les congés.

L'autre explication tient aux températures douces observées après l'épisode de froid de mi-décembre, un radoucissement qui réduit en réalité le potentiel d'économies de chauffage. "Plus il fait froid, plus il y a besoin de chauffage, et plus il est alors possible d'agir sur notre consommation. A contrario, plus il fait doux, moins il y a de marges d'économies d'énergie puisque l'utilisation du chauffage est moindre", explique RTE à l'AFP.

D'abord identifiée dans le secteur industriel, la baisse de la consommation concerne désormais tous les usagers, résidentiels comme tertiaires. En décembre, "la consommation agrégée des secteurs résidentiel et tertiaire (après correction des effets météorologiques) était ainsi inférieure d'environ 6% par rapport au niveau de 2021", selon RTE.

Le gouvernement a appelé à la sobriété, sur fond de difficultés d'approvisionnement liées notamment à la crise du gaz en Europe et à une moindre disponibilité du parc nucléaire français.

Si la menace de coupures de courant cet hiver "semble s'écarter", le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé néanmoins mercredi les "entreprises et les citoyens" à "maintenir les efforts sur les écogestes".

afp/al