par Dmitry Solovyov

ALMATY, 26 avril (Reuters) - La Turquie est devenue vendredi "partenaire de dialogue" de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), structure régionale dominée par la Russie et par la Chine destinée à coordonner les efforts en matière de sécurité en Asie centrale.

Après avoir paraphé un accord avec le secrétaire général de l'OCS, Dmitri Mezentsev, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a souligné que l'avenir de la Turquie, pourtant candidate à l'adhésion à l'Union européenne et membre de l'Otan, se jouait dans cette partie du monde.

"C'est vraiment un jour historique pour nous", a-t-il dit. "Maintenant, avec ce choix qui est effectué, la Turquie déclare que son destin est le même que celui des pays de l'Organisation de coopération de Shanghaï."

L'OCS a été créée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan). Son objectif est de lutter contre la menace de l'islam radical dans la région et contre le trafic de drogue en provenance d'Afghanistan.

La Turquie a manifesté son intérêt pour cette structure régionale avec l'enlisement de ses négociations d'adhésion à l'UE. Ankara a engagé ces négociations avec Bruxelles en 2005 mais un seul chapitre a depuis été conclu sur les 35 qui doivent être examinés pour chaque candidat à l'adhésion.

Le Kazakhstan, le Kirghizistan et l'Ouzbékistan sont des pays de langues assimilées au turc et Ahmet Davutoglu a insisté vendredi sur cette dimension historique.

"La Turquie va faire partie d'une famille composée de pays ayant vécu ensemble non pas pendant des siècles, mais des millénaires", a-t-il dit.

Le statut de "partenaire de dialogue" que possèdent aussi le Sri Lanka et la Biélorussie est inférieur à celui d'observateur accordé à l'Inde, au Pakistan, à la Mongolie, à l'Iran et à l'Afghanistan, qui participent aux réunions de l'OCS sans droit de vote.

Particulièrement souriant, Ahmet Davutoglu a jugé que ce statut n'était "que le début" pour la Turquie.

"J'espère que nous serons présents au prochain sommet à Bichkek (la capitale du Kirghizistan-NDLR) ainsi qu'aux réunions ministérielles", a dit le ministre turc des Affaires étrangères. "C'est le début d'un long chemin que nous allons parcourir ensemble, main dans la main, épaule contre épaule." (Bertrand Boucey pour le service français)