AMSTERDAM, 29 janvier (Reuters) - La Syrie a transféré à l'étranger moins de 5% de son arsenal chimique et elle ne va pas respecter la date limite fixée la semaine prochaine pour l'élimination des agents les plus dangereux, apprend-on mercredi de sources au fait du dossier.

Les deux chargements effectués ce mois-ci à bord de cargos danois dans le port syrien de Lattaquié n'ont représenté que 4,1% des 1.300 tonnes déclarées par Damas à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a-t-on précisé sous le sceau de l'anonymat.

"Ce n'est pas assez et on ne voit rien d'autre venir", a déclaré une des personnes interrogées.

L'élimination de l'arsenal chimique syrien a désormais six à huit semaines de retard sur le calendrier prévu dans le cadre de l'accord négocié par la Russie et les États-Unis pour éviter des frappes militaires contre le régime de Bachar al Assad après le bombardement au gaz sarin qui a fait des centaines de morts dans les faubourgs de Damas en août dernier.

Dans un rapport rendu public mardi, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, reprend à son compte les critiques exprimées ce mois-ci par l'OIAC en demandant à la Syrie d'accélérer le rythme du transfert des agents chimiques. Il y estime que rien, pas même la situation sécuritaire invoquée par Damas, ne justifie un tel retard. (Voir )

"Tout indique, et le rapport du secrétaire général le dit clairement, que le régime a dans les faits suspendu la mise en oeuvre de l'accord", a déclaré mercredi un diplomate occidental.

La chef de la mission de l'OIAC, Sigrid Kaag, va en informer la semaine prochaine le Conseil de sécurité de l'Onu, a-t-il précisé.

"Il sera important que Sigrid Kaag dise clairement si elle pense que ces retards sont délibérés et politiquement motivés ou s'il y a du vrai dans (les excuses de Damas concernant) le climat, la sécurité et d'autres aspects plus techniques." (Anthony Deutsch; Tangi Salaün pour le service français, édité par Danielle Rouquié)