6 janvier (Reuters) - La Russie prévoit de produire plus de 32.000 drones chaque année d'ici 2030 et de confier aux producteurs nationaux 70% du marché, annonce samedi l'agence de presse TASS ,citant le premier vice-Premier ministre Andreï Belousov.

Les drones ont été largement utilisés par Moscou et Kyiv depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et les deux parties augmentent fortement leur production de matériel militaire, tandis que la guerre se prolonge.

"Le volume de production annuel de véhicules aériens sans pilote - à l'exclusion des drones éducatifs - est prévu à 32.500 unités", a déclaré Andreï Belousov à l'agence TASS. "C'est presque trois fois plus élevé que les volumes de production actuels."

"Dans le même temps, il est prévu que la part des drones russes représentera 70 % du marché de ce type de drones", a-t-il ajouté.

Moscou utilise de plus en plus fréquemment des drones Shahed de fabrication iranienne et bon marché, connus en Ukraine pour leurs moteurs à essence bruyants, lors d'attaques aériennes contre les infrastructures ukrainiennes, loin derrière les lignes de front de la guerre dans l'est et le sud du pays.

Toujours selon Andreï Belousov, la Russie financera le projet national de drones à hauteur de 696 milliards de roubles (7,66 milliards de dollars) d'ici 2030, et publiera plus de détails ce mois-ci.

L’année dernière, le président Vladimir Poutine a déclaré que les drones pourraient être utilisés dans pratiquement tous les secteurs industriels, pas seulement dans le domaine militaire.

L’Ukraine a beaucoup utilisé les drones FPV – de petits drones initialement destinés à un usage civil personnel mais modifiés pour le champ de bataille – comme option bon marché mais efficace pour la reconnaissance et les attaques, une tactique que la Russie a copiée.

L'Ukraine a annoncé en décembre son intention de produire plus de 11.000 drones d'attaque à moyenne et longue portée en 2024, ainsi qu'un million de drones FPV, très demandés en première ligne.

(1 $ = 90,9205 roubles) (Reportage Alexandre Marrow ; Version française Elizabeth Pineau)