Moscou (awp/afp) - Le président Vladimir Poutine a chargé mardi son gouvernement et la banque centrale de définir les premiers contours d'une future régulation des monnaies virtuelles en Russie, où elles ne disposent pas pour le moment de base légale mais attisent les convoitises.

M. Poutine souhaite, selon un document publié sur le site du Kremlin, que soit élaboré dans les prochains mois un statut définissant les monnaies virtuelles -- telles que le bitcoin ou l'ether, très populaires en Russie -- ainsi que la technologie à leur origine, connue sous le nom de "blockchain".

Il a chargé en outre de rédiger des règles à l'intention des producteurs de ces monnaies virtuelles, les "mineurs", qui devront à terme s'inscrire sur un registre officiel et payer des impôts.

Les levées de fonds en cryptomonnaies, appelées "Initial coin offerings" (ICO), en plein essor et surveillées de près par les régulateurs dans le monde, devront également être régulées.

Lors de ces opérations, plutôt que d'émettre des actions ou des obligations, un groupe crée sa propre monnaie virtuelle, sur le modèle du bitcoin, et lève des fonds en la vendant à des investisseurs qui payent avec d'autres devises virtuelles, ou depuis plus récemment avec des devises traditionnelles, régies par des banques centrales.

La banque centrale russe devra pour sa part mettre en place d'ici fin décembre un mécanisme permettant de tester ces nouvelles technologies dans un environnement contrôlé ("bac à sable") avant leur éventuelle autorisation sur les marchés financiers.

Si leurs détracteurs mettent en avant les risques liés aux fluctuations rapides de leur valeur ou à l'absence de régulation, les monnaies virtuelles intéressent de plus en plus entreprises et particuliers en Russie.

Longtemps méfiantes, les autorités russes souhaitent désormais créer un cadre légal pour leur production et leur utilisation, mais surtout pour renforcer les contrôles.

En 2016, plusieurs grandes banques russes ont accepté de tester la technologie de la "blockchain" pour certaines de leurs transactions. De son côté, la banque centrale n'a pas exclu le développement d'une "monnaie virtuelle nationale".

afp/rp