par Mark Felsenthal et Pedro da Costa

Comme attendu, la Fed a laissé inchangés ses principaux taux d'intérêt, déjà proches de zéro en données réelles, et a réaffirmé son engagement à laisser ces taux exceptionnellement bas pendant une période prolongée.

Dans un communiqué publié à l'issue de réunion de politique monétaire, la banque centrale fait part d'inquiétudes grandissantes à l'égard du ralentissement de la reprise et de la courbe de l'inflation.

"Le Comité va continuer de surveiller les perspectives économiques et les développements financiers et il est prêt à mettre en ?uvre si nécessaire d'autres mesures accommodantes pour soutenir la reprise économique et ramener, progressivement, l'inflation aux niveaux requis dans son mandat", explique la Fed.

INFLATION AMORPHE

Elle souligne en outre qu'elle s'inquiète de la tendance prise par la courbe des prix, mentionnant un taux d'inflation inférieur aux niveaux prévus dans son mandat, et par celle prise par le taux de chômage.

Le contexte général de l'économie continue de limiter la pression sur les prix et participe à la stabilité des perspectives à long terme de l'inflation, explique la Fed qui dit anticiper une inflation amorphe pour un certain temps.

Le communiqué de mardi montre clairement que l'inflation sera désormais au c?ur des décisions de la Fed.

L'inflation "core", l'instrument de mesure d'inflation privilégié par la Fed, est ressortie à 1,4% au cours des 12 mois à juillet. Les responsables de la Fed souhaiteraient qu'elle s'inscrive entre 1,7% et 2%.

En mettant en exergue sa volonté de lutter contre la déflation, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke ferait peut être un appel du pied aux "faucons de la Fed" qui ont prévenu qu'ils n'approuveraient de nouvelles mesures d'assouplissement qu'en cas de menace déflationniste.

Début septembre, le département du Travail a annoncé que si l'économie américaine avait détruit moins d'emplois que prévu en août, le taux de chômage a progressé à 9,6% contre 9,5% en juillet.

Orientés à la baisse avant le communiqué de la Fed, les marchés d'actions américains ont effacé leurs pertes après ces déclarations mais ils ne sont pas parvenus à consolider ces gains et ont finalement terminé en ordre dispersé.

"La Réserve fédérale a fait un nouveau pas, bien que ce ne soit qu'un demi-pas, en admettant que l'économie et les perspectives du marché du travail sont exceptionnellement apathiques et en évoquant le besoin d'autres mesures de politique monétaires", a dit à Reuters Mohammed El-Erian, directeur du gestionnaire de fonds obligataires PIMCO.

Le communiqué de la Fed a été adopté mardi par huit voix contre une, le président de Fed de Kansas City, Thomas Hoenig, exprimant pour la sixième réunion consécutive son désaccord sur l'engagement de maintenir des taux bas.

Nicolas Delame pour le service français