NATIONS UNIES, 22 février (Reuters) - Le responsable de la Monusco, la force chargée du maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC), a demandé vendredi au Conseil de sécurité des Nations unies d'approuver sans tarder la création d'une brigade chargée de lutter contre les groupes rebelles armés en soulignant que la RDC était au bord d'un nouveau conflit.

L'ambassadeur de RDC auprès des Nations unies, Basile Ikouébé, a également demandé au Conseil de sécurité d'approuver le déploiement d'une brigade spéciale.

Ban devrait officiellement en recommander la semaine prochaine.

Ce genre de mission offensive autorise l'utilisation de la force dans les situations graves, tandis que les forces de maintien de la paix ont plutôt vocation à surveiller un cessez-le-feu déjà en vigueur, expliquent les diplomates.

Une trêve fragile entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 a été conclue et des négociations entre les deux parties se tiennent en Ouganda, mais, selon Roger Meece, le chef de la Monusco, "on craint de plus en plus dans la région une reprise imminente des actions militaires à grande échelle".

"La situation d'ensemble est instable et précaire et susceptible de dégénérer à tout moment en conflit à grande échelle, pratiquement sans avertissement", a ajouté Roger Meece en soulignant l'insuffisance des ressources de la Monusco déployées.

"Les forces du M23 apparaissent bien équipées, bien approvisionnées et bien armées", a déclaré Roger Meece. Les rebelles, souligne-t-il, continuent à recruter des combattants, et n'hésitent pas à recourir pour cela à la force. Les mineurs sont également recrutés à grande échelle, ajoute le chef de la Monusco.

Le M23 a commencé à s'emparer de certaines zones dans l'est de la RDC début 2012, accusant le gouvernement de ne pas avoir respecté un accord de paix conclu en 2009.

Dans un rapport publié mardi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon estime que les rebelles du M23 ont vraisemblablement bénéficié d'une aide extérieure lors de la pris de la ville de Goma le 20 novembre dernier. Les rebelles ont quitté la ville 11 jours plus tard.

Par ailleurs, un accord de paix régional sous les auspices de l'Onu visant à mettre fin à deux décennies de conflit dans l'est du Congo doit être signé le 24 février dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. (Michelle Nichols; Danielle Rouquié pour le service français)