Paris (awp/afp) - La Poste a publié mercredi un bénéfice net réduit de moitié au premier semestre en raison essentiellement d'éléments exceptionnels, à 461 millions d'euros, mais l'activité a relativement bien résisté malgré la poursuite de la baisse des volumes de courrier et la hausse des coûts.

Le chiffre d'affaires semestriel du groupe est cette année en progression de 4% à 17,086 milliards d'euros.

"Ce n'est pas si mal dans la période", a commenté auprès de l'AFP le directeur financier Yves Brassart.

Le groupe public a adopté la nouvelle norme IFRS 17 qui harmonise la compatibilité des compagnies d'assurances, ce qui l'a amené à recalculer ses données de l'an dernier, avec une différence dépassant le milliard d'euro pour le chiffre d'affaires.

Parmi les nombreux éléments exceptionnels du semestre, La Poste a passé une charge de 197 millions d'euros pour payer les préretraités plus longtemps, à cause de la réforme des retraites.

"Les résultats semestriels (...) montrent la résistance de La Poste et de son modèle multi-activités face à des événements adverses touchant ses activités et dans un contexte macro-économique difficile", a observé le PDG Philippe Wahl, cité dans un communiqué.

La direction a réussi selon lui "à limiter les effets (...) de la hausse de l'inflation qui pèse fortement sur (les) coûts, de la crise économique qui freine l'essor du e-commerce et par conséquent les flux de colis, de l'augmentation du taux du livret A intervenue depuis un an qui pèse tout particulièrement sur La Banque Postale".

Stuart en difficulté

S'il n'est pas tenu compte des éléments non-récurrents significatifs - et en normes IFRS 17 -, le résultat d'exploitation est en hausse de 11% à 1,45 milliard d'euros et le résultat en retrait de 12% à 663 millions.

L'activité du courrier traditionnel est à nouveau marquée par une baisse des volumes, de 9,2% sur un an, tandis que celle du colis classique (Colissimo) a rebondi de 4,1%. Le chiffre d'affaires de la branche Services-Courrier-Colis baisse de 2,7% à 4,95 milliards d'euros.

GeoPost (colis express, dont Chronopost en France) profite essentiellement d'acquisitions avec une hausse de son chiffre d'affaires de 2,1% à 7,64 milliards d'euros.

Son résultat d'exploitation a fondu à 19 millions d'euros en raison de dépréciations, dont une concerne la société de livraison Stuart avec "l'accumulation de pertes depuis son acquisition et la difficulté à envisager un retournement financier à un horizon raisonnable".

Quant à La Banque Postale - dont le patron Philippe Heim a annoncé son départ mercredi -, son produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a crû de 23,1% à 3,86 milliards d'euros sur le semestre, porté par la bonne santé de l'assurance. Sa contribution au résultat d'exploitation du groupe bondit à 1,33 milliard d'euros (+88,2%).

"On n'attend pas de bouleversement au second semestre", note le directeur financier. Les résultats globaux "vont dépendre de l'évolution des marchés financiers" à cause de la norme IFRS 17 car "il y a plus de volatilité dorénavant sur les résultats des compagnies d'assurances", ajoute-il.

afp/rp