PARIS, 9 novembre (Reuters) - Le président béninois Patrice Talon a signé mardi un accord pour récupérer 26 oeuvres d'art saisies dans l'ancienne colonie française au XIXe siècle, déclarant espérer que cela ouvrirait la voie à la restitution de davantage de trésors culturels.

Les oeuvres avaient été prises en 1892 dans les Palais royaux d'Abomey - désormais classés au Patrimoine mondial de l'Unesco - pour être exposées dans un musée à Paris, aux côtés de milliers d'autres objets provenant d'Afrique pendant l'ère coloniale.

Elles ne constituent cependant qu'une poignée des 5.000 ouvrages dont le Bénin souhaite le retour.

"Vous conviendrez avec moi que la restitution des 26 oeuvres d'art que nous célébrons aujourd'hui n'est qu'une étape dans le processus ambitieux d'équité et de restitution du (...) patrimoine extorqué par la France au royaume du Bénin", a déclaré Patrice Talon à son homologue français Emmanuel Macron.

La signature de l'accord à l'Élysée marque une étape importante dans la lutte menée depuis des années par les pays africains pour récupérer les oeuvres qui leur ont été prises par les explorateurs et les colonisateurs occidentaux, à l'heure où de nombreuses institutions européennes repensent l'héritage culturel du colonialisme.

Le musée du Quai Branly, à Paris, détient à lui seul quelque 70.000 objets issus d'Afrique.

Emmanuel Macron avait promis pour la première fois en 2017 de restituer les oeuvres saisies par la France dans les Palais royaux d'Abomey. (Rédigé par Lucien Libert et Christian Lowe; version française Juliette Portala, édité par Jean Terzian)