Il s'en est tenu au calendrier prévisionnel annoncé le mois dernier selon lequel la Fed avait l'intention de mettre fin à ses rachats d'obligations d'ici mi-2014, lorsque le taux de chômage serait revenu à environ 7%. Mais il a largement insisté sur le fait que rien n'était gravé dans le marbre.

"Nos rachats d'actifs dépendent de l'évolution de la situation économique et financière, mais ils ne sont en aucun cas fixés à l'avance", a-t-il dit dans un discours préparé pour son audition devant la commission des Services financiers de la Chambre des Représentants.

Ben Bernanke a ajouté que le rythme des rachats d'actifs pourrait ralentir "un peu plus rapidement" si les conditions économiques s'amélioraient plus vite que prévu.

D'un autre côté, le rythme actuel de 85 milliards de dollars par mois "pourrait être maintenu plus longtemps" si les perspectives du marché de l'emploi s'assombrissaient ou si l'inflation ne semblait pas vouloir revenir vers l'objectif de 2% fixé par la Fed.

Il a estimé que la reprise économique se poursuivait à un rythme modéré grâce au redressement du marché immobilier, qui contribuait à une amélioration graduelle du marché de l'emploi.

Ben Bernanke a en outre réaffirmé que la Fed avait le sentiment que les risques pour l'économie étaient moins élevés qu'à l'automne dernier, tout en ajoutant que la hausse de la fiscalité et la baisse des dépenses fédérales pourraient encore peser davantage que prévu sur la croissance américaine et que la dégradation de l'environnement hors des Etats-Unis pourrait porter atteinte à la conjoncture dans le pays.

"La reprise se faisant toujours à un rythme qui reste modéré, l'économie demeure vulnérable aux chocs non-anticipés, y compris à la possibilité que la croissance économique mondiale puisse être plus lente que prévu actuellement", a-t-il dit.

Le dollar est retombé vers ses plus bas de trois semaines, tandis que les futures sur indices boursiers américains se sont retourné à la hausse après ce discours et les rendements des obligations du Trésor américain ont reculé à 2,49%, un plus bas depuis le 3 juillet, contre 2,55% juste avant.

Les analystes jugent que ces propos n'ont pas apporté de grosse surprise et que les réactions de marché restent modérées.

"Il n'y a pas eu de réaction spectaculaire sur le marché obligataire et c'est une bonne chose. Un discours ennuyeux est bon pour les obligations. Les déclarations de politique (monétaire) que nous avons eu jusqu'à présent aujourd'hui n'ont rien de révolutionnaire et ont été formulées avec soin afin d'éviter une forte réaction", dit J.R. Rieger, responsable des indices sur le marché obligataire chez S&P Dow Jones Indices.

Alister Bull et Pedro da Costa, Juliette Rouillon pour le service français