A l'issue de sa réunion de deux jours, le comité de politique monétaire de la Fed, le Federal Open Market Committee (FOMC), a voté le maintien des fed funds à un taux compris entre 0% et 0,25%.

La décision a été prise par neuf voix contre une, le président de la Réserve fédérale de Kansas City Thomas Hoenig ayant voté contre. Il aurait souhaité que la banque centrale américaine retire sa promesse de maintenir les taux d'intérêt à un niveau exceptionnellement bas pour une période prolongée.

Thomas Hoenig, indique la Fed, estime que "les conditions économiques et financières ont suffisamment changé" pour laisser tomber cet engagement.

Le ton général du communiqué de la banque centrale américaine est apparu un peu plus optimiste que lors de sa précédente réunion en décembre, bien que la Fed en ait ôté une référence à l'amélioration du marché du logement.

"L'activité économique a continué de se renforcer et (...) la détérioration du marché du travail s'atténue", déclare la Fed. En décembre, la Fed avait simplement dit que l'activité économique avait "continué de remonter".

Les obligations du Trésor américain ont perdu du terrain après la décision de la Fed, tandis que les marchés d'actions hésitaient entre hausse et baisse. Le dollar a accru ses gains face à l'euro.

La Fed a confirmé la suppression d'une série de programmes de prêts d'urgence à partir du 1er février et précisé que ses dispositifs de swaps en dollars avec les banques centrales d'autres pays cesseraient à cette date.

Elle a aussi annoncé une date de fin pour un programme de prêts à court terme aux banques.

BERNANKE RÉELU À LA TÊTE DU FONC

"Le communiqué est dans l'ensemble positif", a commenté Kurt Karl, économiste chez Swiss Re à New York. "La Fed dit avoir suffisamment confiance en les marchés pour laisser les mesures de liquidité expirer comme prévu."

Dans son communiqué, le comité de politique monétaire a légèrement relevé sa manière de décrire la façon dont les Etats-Unis se relèvent de leur plus grave récession depuis la Grande Dépression ayant suivi la crise de 1929.

"Bien qu'il soit probable que le rythme de la reprise économique soit modéré pendant un certain temps, le comité anticipe un retour progressif à des niveaux plus élevés d'utilisation des ressources dans un contexte de stabilité des prix", soulignent les membres du FOMC.

Après sa réunion de décembre, la Fed avait indiqué que l'activité resterait sans doute "faible pendant un temps."

La croissance économique est repartie au troisième trimestre et la plupart des économistes estiment que l'économie a progressé à un rythme soutenu au cours des trois derniers mois de 2009.

Toutefois, le taux de chômage reste à 10% et la consommation va sans doute rester atone tandis que le marché de l'immobilier résidentiel, qui fut à la racine de la récession qui a commencé en décembre 2007, a aussi montré des signes inquiétant de regain de faiblesse.

Selon les chiffres publiés mercredi, les ventes de logements neufs ont baissé de façon inattendue en décembre. Les ventes de logements anciens ont elles fortement baissé.

La phrase évoquant "des signes d'amélioration" du marché du logement "ces derniers mois", qui figurait dans le communiqué de décembre, a été supprimée.

Par ailleurs, Ben Bernanke, le président de la Fed, a été réélu à la tête du comité de politique monétaire de la banque centrale, le Federal Open Market Committee (FOMC).

Son mandat en tant que président du conseil des gouverneurs de la Fed expire dimanche. Il devrait toutefois être reconduit à ce poste par le Sénat, sans doute jeudi, après avoir été contesté ces derniers jours par certains démocrates.

Selon le dernier décompte effectué par Reuters, 49 sénateurs sur 100 devraient voter pour sa reconduction, tandis que 19 ont déclaré qu'ils voteraient contre. Les autres n'ont pas encore pris leur décision.

Version française Danielle Rouquié