WASHINGTON, 27 février (Reuters) - La Réserve fédérale américaine arrêtera de réduire son bilan d'ici la fin de cette année, a déclaré mercredi son président, Jerome Powell.

"Nous avons élaboré, je crois, le cadre d'un projet que nous espérons être en mesure de présenter prochainement, qui clarifiera le chemin, l'intégralité du chemin, vers la fin de la normalisation du bilan", a-t-il dit devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants.

"Nous serons en mesure (...) d'arrêter la réduction plus tard cette année", a ajouté Jerome Powell, avant de préciser que le bilan représenterait alors environ 16% ou 17% du produit intérieur brut (PIB) contre 6% environ avant la crise financière.

Le PIB des Etats-Unis avoisinant 20.000 milliards de dollars, le bilan de la Fed serait donc ramené entre 3.200 et 3.400 milliards.

Après l'avoir considérablement augmenté au fil des années de politique d'achats d'actifs sur les marchés, la banque centrale américaine a commencé à réduire son bilan en octobre 2017, au rythme de 50 milliards de dollars par mois.

Ce processus était censé s'étaler sur plusieurs années encore mais depuis novembre, la Fed a adopté progressivement une nouvelle approche en la matière, estimant que le maintien d'un bilan important était nécessaire pour conserver la maîtrise des taux d'intérêt à court terme.

Ses dirigeants jugent en outre que la gestion du bilan doit prendre en compte l'évolution de la situation économique et des conditions financières.

L'OBJECTIF D'INFLATION RESTE À 2%

De nombreuses questions sur la nouvelle politique de gestion du bilan restent ouvertes, comme celle de l'ajustement de la maturité moyenne du portefeuille de titres de la banque centrale ou celle de l'avenir des prêts immobiliers titrisés (MBS) qu'elle détient.

Jerome Powell a d'ailleurs reconnu mercredi que la Fed avait encore un certain nombre de décision à prendre.

"Celle sur la vente des MBS est vraiment proche de la fin de la liste; en réalité, nous devons décider de la répartition des maturités, de choses comme celle-là, et nous le ferons de manière très prudente, a-t-il dit. Les marchés y sont sensibles."

Le reste des déclarations de Jerome Powell mercredi était proche de celles faites la veille lors de son audition au Sénat.

Interrogé sur une éventuelle évolution de la stratégie de la Fed, il a assuré que la banque centrale cherchait simplement à affiner sa politique monétaire pour atteindre son objectif d'inflation de 2%.

"Nous n'envisageons pas un objectif d'inflation plus élevé, point final", a-t-il dit.

Il a également mis en garde les élus contre les risques liés à une éventuelle incapacité du Congrès à relever le plafond de la dette publique américaine, évoquant des "conséquences néfastes".

(Howard Schneider; Marc Angrand pour le service français)