Les électeurs, soutenus par le groupe de surveillance Citizens for Responsibility and Ethics in Washington, contestent l'éligibilité de M. Trump à la présidence en vertu d'un amendement à la Constitution des États-Unis adopté après la guerre de Sécession, qui interdit aux fonctionnaires d'exercer des fonctions fédérales s'ils se sont livrés à une "insurrection".

Le procès du Colorado, qui sera entendu par la Cour suprême de l'État à partir de 13 heures (2000 GMT), a été considéré comme un test pour une campagne plus large visant à contester la candidature de M. Trump en 2024 en vertu de la disposition constitutionnelle, l'article 3 du 14e amendement.

Le mois dernier, une juridiction inférieure a estimé que le président Trump s'était livré à une insurrection en incitant une foule de ses partisans à prendre d'assaut le Capitole dans le but d'empêcher le Congrès de certifier la victoire du démocrate Joe Biden aux élections de novembre 2020 et de faire obstacle à la passation de pouvoir.

La juge Sarah Wallace a toutefois autorisé M. Trump à continuer à participer aux élections primaires républicaines du Colorado, estimant qu'en tant que président, M. Trump n'était pas "un fonctionnaire des États-Unis" susceptible d'être disqualifié en vertu de l'amendement.

Les avocats des électeurs soutiennent que la décision de la juge va à l'encontre de la Constitution des États-Unis et du "bon sens".

"Il serait contraire à la logique d'interdire aux insurgés d'occuper toutes les fonctions fédérales ou d'État, à l'exception des plus hautes et des plus puissantes du pays", ont écrit les avocats du groupe dans un document déposé au tribunal.

M. Trump, candidat à l'investiture républicaine pour 2024, a demandé à la Cour suprême de l'État de confirmer la décision l'autorisant à participer au scrutin. Ses avocats ont contesté la conclusion selon laquelle il s'était livré à une insurrection et ont fait valoir que les tribunaux n'avaient pas le pouvoir d'exclure des candidats du scrutin en vertu de la disposition constitutionnelle.

Des groupes de surveillance et des militants anti-Trump ont intenté des actions en justice dans plusieurs États pour contester l'éligibilité de M. Trump, mais les tribunaux ont jusqu'à présent rejeté toutes les tentatives visant à exclure M. Trump du scrutin.

La campagne de M. Trump a qualifié ces actions en justice de tentative "anti-américaine" visant à empêcher les électeurs de choisir leur candidat préféré.

La décision de la Cour suprême du Colorado peut faire l'objet d'un recours devant la Cour suprême des États-Unis.