La décision rendue vendredi par la Cour internationale de justice (CIJ) ne portera pas sur l'accusation principale de l'affaire, à savoir l'existence ou non d'un génocide, mais se concentrera sur l'intervention urgente demandée par l'Afrique du Sud.

Parmi les mesures demandées par l'Afrique du Sud figure l'arrêt immédiat de l'opération militaire israélienne, qui a ravagé une grande partie de l'enclave et tué plus de 25 000 personnes, selon les autorités sanitaires de Gaza.

Israël a demandé à la Cour de rejeter purement et simplement l'affaire. Un porte-parole du gouvernement israélien a déclaré jeudi qu'il s'attendait à ce que le plus haut tribunal de l'ONU "rejette ces accusations fallacieuses et spécieuses".

Il y a deux semaines, l'Afrique du Sud a affirmé que l'offensive aérienne et terrestre d'Israël visait à "détruire la population" de Gaza.

Israël rejette ces accusations, affirmant qu'il respecte le droit international et qu'il a le droit de se défendre.

Israël a lancé sa guerre à Gaza après un massacre transfrontalier perpétré le 7 octobre par des militants du Hamas. Selon les autorités israéliennes, 1 200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, et 240 ont été prises en otage.

Le panel de 17 juges ne décidera que d'imposer ou non des mesures provisoires et de déterminer s'il existe un risque plausible que l'opération d'Israël viole la Convention sur le génocide de 1948.

La Cour rendra sa décision à 13 heures (12 heures GMT) au cours d'une audience qui devrait durer environ une heure.

L'Afrique du Sud a demandé à la Cour d'émettre neuf mesures d'urgence, qui agissent comme une ordonnance restrictive pendant que la Cour examine l'affaire dans son intégralité, ce qui pourrait prendre des années.

Pretoria souhaite que la Cour ordonne l'arrêt de l'action militaire israélienne à Gaza, qu'elle autorise l'acheminement d'une aide humanitaire plus importante et qu'elle permette à Israël d'enquêter sur d'éventuelles violations et d'engager des poursuites.

La Cour n'est pas tenue de suivre les demandes de l'Afrique du Sud et pourrait ordonner ses propres mesures si elle estime qu'elle est compétente à ce stade de l'affaire.