Les problèmes de dette de la Grèce et de l'Irlande rendent les investisseurs nerveux vis-à-vis d'autres pays de la zone euro, en particulier la Belgique à cause de sa dette élevée et de ses problèmes politiques internes.

L'agence Standard & Poor's a placé la semaine dernière la Belgique sous surveillance avec perspective négative, tout en maintenant sa note à AA+/A-1+.

"Je suis sûr que les spéculateurs vont attaquer la Belgique si, au début de 2011, au premier trimestre, des décisions budgétaires ne sont pas prises soit par le nouveau gouvernement, soit par le gouvernement actuel", a déclaré Didier Reynders à la chaîne de télévision RTL-TVi mardi soir.

Les analystes disent que l'économie belge est bien plus concurrentielle que celles de la Grèce, du Portugal ou de l'Espagne. Mais les dissensions politiques et une dette publique qui atteint près de 100% du PIB inquiètent les investisseurs.

Didier Reynders a dit qu'il avait déjà proposé près de deux milliards d'euros de réduction des dépenses dans le budget fédéral de 2011, qui fait toujours l'objet de débats.

Selon lui, ces coupes suffiront pourvu qu'elles soient adoptées rapidement, de préférence au début de l'an prochain quand il faudra avaliser définitivement le budget.

Les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné à la Belgique jusqu'à la fin 2012 pour ramener son déficit budgétaire en deçà du seuil maximal autorisé de 3% du PIB. Ce déficit est prévu à 4,8% du PIB cette année.

Sans mesures supplémentaires, la Banque nationale de Belgique pense que le déficit ne tombera qu'à 4,7% du PIB en 2011, tandis que la dette publique augmentera à 99,8% du PIB contre 97,6%.

Ben Deighton et Marcin Grajewski, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez