La Banque mondiale a déclaré lundi qu'elle étudiait les moyens d'étendre les garanties qu'elle fournit pour les prêts commerciaux afin d'accroître le financement privé disponible pour les pays en développement.

Certaines économies émergentes ont été incapables d'accéder aux marchés internationaux en raison de la flambée des taux d'intérêt mondiaux et de l'incertitude quant à la date à laquelle la Réserve fédérale américaine atteindra la fin de son cycle de resserrement actuel.

Un récent effondrement des bons du Trésor américain a poussé les rendements des obligations à 10 ans à leur plus haut niveau depuis 16 ans, ce qui a eu pour effet d'augmenter les coûts d'emprunt pour les économies en développement.

"Nous examinons de manière très systématique la façon dont nous pouvons développer notre travail avec le secteur privé. Et cela inclut de nombreuses formes de garanties", a déclaré Axel van Trotsenburg, directeur général de la Banque mondiale, à Reuters, en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Marrakech.

L'un des plus grands défis, selon M. Van Trotsenburg, consiste à trouver des moyens de financer davantage les initiatives de lutte contre le changement climatique.

"Le financement est insuffisant et les gouvernements n'ont pas la puissance de feu nécessaire pour le faire. Nous devons donc compléter intelligemment avec le secteur privé", a-t-il ajouté.

M. Van Trotsenburg n'a pas fourni de chiffres ni de calendrier. Les garanties de la Banque mondiale ont mobilisé plus de 42 milliards de dollars de capitaux commerciaux et d'investissements privés, allant des projets énergétiques aux financements souverains, au cours des deux dernières décennies, selon le site web de la Banque.

Le prêteur multilatéral a déjà fourni des garanties partielles pour des obligations souveraines par l'intermédiaire de son Association internationale de développement (IDA), notamment pour une émission d'euro-obligations d'un milliard de dollars par le Ghana en 2015.

En avril, la secrétaire d'État américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que la banque devait prendre des mesures pour permettre à son secteur privé et à ses organismes de prêt aux pays pauvres de prêter à des entités sous-souveraines telles que les villes et les autorités régionales.

La banque fait actuellement pression pour obtenir davantage de subventions et de nouveaux capitaux de la part des pays membres, alors même qu'elle tire parti de son bilan pour augmenter ses prêts en réponse au changement climatique et à d'autres crises mondiales. (Reportage de Jorgelina do Rosario ; Rédaction de Kirsten Donovan)