par Louise Egan

Le taux d'intervention est passé de 0,25% à 0,5% et le Canada est ainsi le premier pays du Groupe des Sept (G7) à relever ses taux d'intérêt après la crise financière mondiale.

Cette décision n'a pas surpris les marchés. Dans une enquête Reuters menée auprès de 40 analystes, 32 anticipaient une hausse d'un quart de point et les 12 SVT du Canada étaient unanimes sur ce point.

Le dollar canadien a reculé malgré tout après cette annonce, à 1,0556 pour un dollar américain contre 1,0498 avant.

"Etant donné l'incertitude notable pesant sur les perspectives, toute nouvelle réduction du degré de détente monétaire devra être évaluée avec soin, en fonction de l'évolution économique à l'échelle nationale et internationale", explique la banque centrale dans un communiqué.

La Banque du Canada estime que son taux d'intervention reste tout à fait stimulant d'un point de vue économique et qu'il lui permettra d'atteindre son objectif d'un taux d'inflation de 2%.

La crise de la dette en Grèce et ses prolongements dans d'autres pays européens n'ont guère eu de répercussions au Canada, si ce n'est pas le biais d'une baisse des prix des matières premières et d'un resserrement des conditions de financement.

Mais certains pays vont devoir réduire leurs dépenses rapidement et ceci, combiné avec une diminution du passif au niveau des banques mais aussi des ménages, risque de ralentir la croissance mondiale, explique la banque centrale.

Le Canada a subi une légère récession en 2009 mais ses banques n'ont pas été touchées par la crise du crédit et le taux de chômage n'a pas atteint les sommets vus aux Etats-Unis.

Les dépenses de consommation et un marché immobilier en pleine forme ont soutenu une reprise plus rapide que prévu, donnant un taux de croissance annuel de 6,1% au premier trimestre 2010 après 4,9% au dernier trimestre 2009.

Mais la Banque du Canada laisse entendre que ces bonnes performances économiques risquent de pâtir d'éléments extérieurs.

"Les tensions récentes en Europe sont susceptibles de se traduire par une hausse des coûts d'emprunt et un resserrement plus rapide des politiques budgétaires dans certains pays. Ce risque important à la baisse avait été exposé dans la livraison d'avril du 'Rapport de politique monétaire'", explique-t-elle.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez