La Banque centrale européenne pourrait être amenée à jouer un rôle plus important dans la supervision des banques parallèles, étant donné qu'elles sont désormais plus importantes que les prêteurs conventionnels et qu'elles peuvent présenter des risques élevés, a déclaré à la presse européenne le chef sortant de l'organe de supervision de la BCE.

Les banques parallèles, un terme collectif désignant les sociétés financières non bancaires telles que les assureurs, les fonds spéculatifs ou les fonds d'investissement, ont atteint 51 000 milliards d'euros (56 130 milliards de dollars) d'actifs, mais font face à une réglementation plus laxiste que les prêteurs conventionnels, ce qui représente une menace croissante pour la stabilité financière globale.

Les fonds immobiliers sont aujourd'hui particulièrement menacés par l'effondrement des valorisations de l'immobilier commercial, tandis que les fonds ouverts exposés au risque de crédit ont été confrontés à de graves problèmes de liquidité au début de l'année 2020, lors de la volatilité du marché qui a suivi le début de la pandémie.

"Il pourrait y avoir beaucoup d'exposition concentrée, de déséquilibres de liquidité et d'effets de levier excessifs, et à mon avis, cela nécessiterait une extension de l'environnement réglementaire", a déclaré Andrea Enria à Expansión, Handelsblatt, Il Sole 24 Ore et Les Echos lors d'une interview commune mardi.

"L'autorité de surveillance prudentielle pourrait bien sûr assumer cette responsabilité", a déclaré M. Enria, qui quittera ses fonctions à la fin de l'année. "Il s'agit d'animaux différents des banques, et nous ne devrions donc pas nous attendre à les superviser de la même manière que nous supervisons les banques.

Assumer la surveillance des banques parallèles nécessiterait des changements législatifs, un processus qui prendrait du temps, même dans les meilleures circonstances, et qui exigerait un large accord politique.

Mais certains ont fait valoir qu'un tel changement pourrait atténuer les tensions sur les liquidités, en particulier si les banques parallèles avaient accès aux opérations de prêt de la BCE.

Les prêteurs contrôlés peuvent désormais emprunter auprès de la BCE à condition de disposer de garanties adéquates, ce qui réduit le risque de blocage des marchés interbancaires en période de tensions.

La BCE prête de l'argent dans le cadre d'appels d'offres à taux plein, ce qui signifie que toute demande de liquidités est satisfaite à des taux d'intérêt fixes, à condition que les institutions puissent fournir les garanties nécessaires. (1 $ = 0,9086 euro) (Reportage de Balazs Koranyi Rédaction de Tomasz Janowski)