Le dispositif d'"opérations monétaires sur titres" (OMT) présenté par la BCE en septembre dernier n'a jamais été mis en oeuvre mais sa seule existence a contribué à apaiser les tensions sur les marchés financiers ces derniers mois.

Il continue toutefois de susciter un vif débat en Allemagne, où certains craignent de voir les contribuables obligés de financer le renflouement d'un Etat peu rigoureux.

La Cour constitutionnelle allemande doit entamer mardi deux jours d'audience sur la conformité des OMT avec la loi fondamentale de la République fédérale, mais elle ne rendra pas sa décision avant les élections du 22 septembre.

Des juristes estiment que la Cour pourrait, pour la première fois, renvoyer le dossier à la Cour européenne de justice.

Dans un entretien que devait diffuser lundi la radio publique allemande ZDF, Mario Draghi a déclaré : "Nous n'interviendrons pas pour assurer la solvabilité d'un pays en général".

Rappelant que la BCE avait eu, ces dernières années, beaucoup moins recours à des achats de titres sur les marchés que d'autres grandes banques centrales, il a souligné que "le risque pour les contribuables allemands est aujourd'hui nettement plus faible qu'il y a un an".

Dans les extraits de l'entretien rendus publics avant la diffusion, Mario Draghi explique également que les taux d'intérêt de la BCE recommenceront à augmenter lorsque la confiance dans la reprise économique sera de retour.

Eva Kühnen et Sakari Suoninen, Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison