Avant la décision de la BCE sur le développement d'un euro numérique en octobre, les lobbies bancaires européens ont averti qu'une monnaie soutenue par la banque centrale pourrait faire fuir les dépôts et les affaires des créanciers commerciaux.

Cherchant à dissiper ces craintes, M. Panetta a déclaré que la BCE pourrait "compenser" les banques si les citoyens les abandonnaient en faveur de la nouvelle monnaie, qui est actuellement à l'étude et ne sera pas lancée avant 2026 au plus tôt.

"Il y a une institution qui est la banque centrale qui peut réguler la liquidité dans le système pour compenser toute sortie de liquidité des banques vers les passifs de la banque centrale", a-t-il déclaré aux parlementaires européens en présentant un rapport d'étape.

La BCE travaille sur un euro numérique afin de se préparer à un avenir où l'argent liquide n'aura plus la cote et où le secteur privé sera en concurrence avec les banques centrales pour le contrôle de la monnaie.

Elle a déclaré lundi que la version numérique de l'euro ne serait accessible qu'aux consommateurs et qu'elle serait soumise à une limite maximale de détention, qui reste à déterminer mais qui devrait se situer autour de 3 000 euros.

Les entreprises et les gouvernements seront libres d'accepter les euros numériques, mais pas de les thésauriser.

Les citoyens de la zone euro qui vivent en dehors du bloc pourraient également avoir accès à cette nouvelle forme d'argent liquide s'ils possèdent un compte auprès d'un prestataire de services de paiement basé dans la zone euro, tel qu'une banque ou un opérateur de porte-monnaie électronique.

M. Panetta a ajouté que la BCE envisageait une utilisation de 1 500 milliards d'euros (1 650 milliards de dollars), ce qui "n'aurait pas d'incidence sur le fonctionnement de la politique monétaire".

Les consommateurs d'autres pays pourraient y avoir accès dans le cadre de nouvelles versions, et les gens pourraient un jour être en mesure d'échanger leurs euros numériques contre des devises étrangères si d'autres banques centrales lancent leur propre monnaie numérique, a déclaré la BCE dans le rapport.

L'euro numérique sera distribué via des applications développées par le secteur privé ou, pour les fonctionnalités les plus basiques, par les banques centrales des 20 pays qui partagent l'euro.

Une étude réalisée par Kantar pour la BCE a montré que les consommateurs appréciaient les outils avancés qui leur permettaient de gérer leur budget en euros numériques, de transférer de l'argent à leurs pairs et d'effectuer des paiements hors ligne.

(1 dollar = 0,9069 euro)