(Actualisé avec citation et contexte)

MOSCOU, 16 janvier (Reuters) - Un tribunal russe a rejeté mercredi une demande de remise en liberté pour l'une des deux jeunes femmes du groupe Pussy Riot qui purge une peine de deux ans de prison pour avoir entonné un chant anti-Poutine dans une cathédrale orthodoxe de Moscou, rapporte l'agence de presse RIA.

"La cour s'est prononcée contre la demande", a déclaré le juge cité par cette agence gouvernementale.

La cour a estimé que la situation familiale de la militante de 24 ans avait déjà été prise en considération pendant le procès.

Maria Aliokhina avait déposé une demande de mise en liberté pour pouvoir être avec son fils âgé de cinq ans. Actuellement emprisonnée à Berezniki, dans les montagnes de l'Oural, à 1.200 kilomètres au nord-est de Moscou, elle avait proposé de purger le reste de sa peine plus tard, lorsque son enfant aura grandi.

L'audience a cependant moins porté sur son enfant que sur les blâmes que lui ont infligés les autorités pénitentiaires. La jeune femme a estimé qu'ils étaient injustes, citant le fait qu'elle n'avait pas obéi à l'ordre de se réveiller à 5H30 du matin. Elle s'est justifiée en expliquant qu'elle n'avait pas entendu les coups du gardien sur sa lourde porte de métal.

Maria Aliokhina a ajouté par ailleurs que son avocate n'avait pas pu avoir accès à une commission disciplinaire, ajoutant avoir l'impression de se trouver devant le mur d'une bureaucratie impénétrable.

"Je serais très tentée de mentionner Gogol, Kafka et Orwell en ce moment", a-t-elle déclaré.

Le refus de la laisser voir son enfant a provoqué la colère des opposants à la politique du Kremlin. "Les autorités continuent de se comporter comme des bêtes avec les femmes, parce que les gens au pouvoir ici sont inhumains", a déclaré la militante des droits de l'homme Lioudmila Alexeïeva.

La deuxième membre des Pussy Riot également condamnée en appel à deux ans de prison début octobre, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, purge sa peine dans une prison de Mordovie, une république située à 500 km à l'est de Moscou.

Ekaterina Samoutsevitch, troisième membre du groupe à avoir été condamnée en première instance, a quant à elle été acquittée en appel. (Steve Gutterman; Jean-Loup Fiévet et Hélène Duvigneau pour le service français)