par Julien Ponthus et Gilles Guillaume

L'État a décentralisé en 2004 la gestion aéroportuaire au niveau des collectivités locales, qui détiennent aujourd'hui 15% environ des grands aéroports régionaux, aux côtés des chambres de commerce et d'industrie (25%) et de l'État (60%).

La loi de 2005 autorisant l'ouverture du capital d'Aéroports de Paris a prévu de surcroît la transformation des grandes plates-formes régionales en sociétés anonymes, rendant possible l'entrée d'investisseurs privés.

"L'APE (l'Agence des participations de l'Etat) commence à réfléchir sur le sujet", a indiqué à Reuters l'une de ces sources, précisant que le processus n'en est qu'à ses débuts.

Le directeur de l'APE, Olivier Bourges, n'a pas souhaité commenté ces informations.

"Macquarie est intéressé par l'exploitation des aéroports régionaux français. Il irait vraisemblablement avec un partenaire français", a indiqué à Reuters un porte-parole du fonds d'investissement spécialisé dans les infrastructures.

Parmi les candidats présumés figurent le numéro un mondial du BTP et des concessions Vinci, qui vient de remporter le contrat de la construction et de la concession du futur aéroport Notre-Dames-des-Landes, près de Nantes, et qui gère l'aéroport de Chambéry-Savoie avec Kéolis, filiale de la SNCF .

Cette dernière ou encore Veolia, déjà gestionnaire des aéroports de Beauvais et Nîmes, sont aussi cités.

En tête de liste des aéroports pouvant faire l'objet d'une ouverture au secteur privé figurent ceux de Lyon-Saint-Exupéry, de Nice-Côte d'Azur, de Toulouse-Blagnac ou de Bordeaux-Mérignac.

Ces opérations pourraient faire rentrer plusieurs centaines de millions d'euros dans les caisses de l'Etat, ont fait valoir plusieurs sources.

Le processus d'ouverture de capital pourrait néanmoins se heurter au fait que la majorité des collectivités locales sont détenues par des majorités de gauche, a remarqué de son côté un avocat d'affaires.

Avec Nina Sovich, édité par Marc Joanny