Les autorités de surveillance signalent depuis longtemps que le marché immobilier de l'Union européenne se trouve à un tournant après une longue période d'expansion et que l'immobilier commercial est particulièrement vulnérable, car un ralentissement cyclique est exacerbé par les changements dans les habitudes d'utilisation des bureaux à la suite de la pandémie.

Le Comité européen du risque systémique vient d'adresser une nouvelle recommandation aux autorités nationales et à celles de l'Union européenne pour qu'elles surveillent les risques et fassent en sorte que les prêteurs évaluent correctement les garanties tout en constituant des provisions appropriées.

"Le secteur est actuellement vulnérable aux risques cycliques liés à la hausse de l'inflation, au resserrement des conditions financières limitant les possibilités de refinancement de la dette existante et d'obtention de nouveaux prêts, ainsi qu'à la détérioration prononcée des perspectives de croissance", a déclaré le CERS dans un communiqué.

Les politiques économiques liées au climat, telles que l'évolution des normes de construction, le passage au commerce électronique et la demande accrue de flexibilité dans les espaces de bureaux louables, ajoutent aux pressions, a déclaré le CERS, présidé par Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne.

Ces recommandations interviennent alors que le CERS avait déjà lancé un avertissement en septembre sur l'augmentation des risques de défaillance dans le secteur de l'immobilier commercial.

L'inquiétude est qu'un ralentissement brutal du secteur pourrait avoir un impact systémique sur le système financier et l'économie en général en limitant la capacité de prêt des banques.

Les prêts au secteur sont accordés à des ratios prêt/valeur élevés, qui pourraient encore augmenter si la valeur des biens immobiliers s'accroît. Cela conduirait alors à des exigences plus élevées en matière de provisions et de capitaux, limitant la capacité des banques à prêter à d'autres, a déclaré le CERS.

L'ESRB a ajouté que l'inadéquation des liquidités dans les fonds d'investissement immobilier ouverts constituait une autre source d'inquiétude.

Les fonds doivent donc mieux aligner les conditions de remboursement et la liquidité des actifs sous-jacents et doivent évaluer les risques découlant de l'inadéquation des liquidités et de l'effet de levier, a-t-il ajouté.