CARACAS, 20 juin (Reuters) - Des milliers de sympathisants de l'opposition au Venezuela se sont rendus lundi dans des centres électoraux pour faire valider leur signature sur une pétition réclamant la tenue d'un référendum révocatoire visant le président Nicolas Maduro.

Le Conseil national des élections (CNE) a requis que les signataires se présentent dans leur bureau de vote habituel pour faire valider leur choix par une vérification de leurs empreintes digitales. Pour l'opposition, cette procédure est un obstacle supplémentaire de la part du pouvoir socialiste pour tenter d'éviter la tenue de cette consultation.

Héritier d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro, élu en 2013, doit faire avec un Congrès où l'opposition est majoritaire depuis le début de l'année.

Sa popularité a plongé en même temps que l'économie du pays, durement touchée par la chute des cours mondiaux du pétrole. Le Venezuela, qui revendique les plus importantes réserves pétrolières au monde, est le théâtre de pénuries alimentaires et de médicaments sur fond d'inflation galopante. Des scènes de pillage sont devenues récurrentes.

Maduro se dit pour sa part victime d'une "guerre économique" qu'il accuse les milieux de l'affaire de lui livrer avec le soutien des Etats-Unis.

L'objectif de l'opposition est d'obtenir la tenue d'un référendum de révocation de son mandat, qui court jusqu'en 2019.

Quelque deux millions de signatures ont été recueillies à cette fin sur une pétition, mais plus de 600.000 d'entre elles ont été invalidées par le CNE, y compris celles de responsables de premier plan de l'opposition comme Henrique Capriles, candidat à deux reprises à la présidence.

Le CNE a également accusé l'opposition d'avoir intégré à sa pétition les signatures de 11.000 Vénézuéliens décédés, dont la présence est considérée par le Parti socialiste comme la preuve que l'initiative est frauduleuse. (Sarah Dagher; Henri-Pierre André pour le service français)