Zurich (awp) - Le renchérissement des prix à la consommation a décéléré au mois d'avril en Suisse, grâce notamment au reflux des tarifs des produits pétroliers. Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont par contre augmenté.

Au cours du mois sous revue, l'inflation s'est établie à 2,6% après 2,9% en mars, a annoncé vendredi l'Office fédéral de la statistique (OFS).

L'indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable en avril par rapport au mois précédent à 106 points, précise un communiqué. Les prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et ceux de l'habillement ont augmenté en avril tandis que les hôtels, certains légumes-fruits et le mazout ont diminué.

Les économistes interrogés par AWP s'attendaient à ce que l'inflation s'inscrive dans une fourchette variant entre 2,6% et 2,8%. La variation mensuelle était attendue entre +0,1% et +0,3%.

L'inflation sous-jacente, calculée sur un an et ne tenant pas compte de l'évolution des prix des produits frais et de l'énergie très volatils, s'est pour sa part établie à 2,2%.

Les consommateurs ont ainsi dû payer davantage pour les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées (+5,4%), le logement et l'énergie (+3,7%), les loisirs et la culture (+4,1%) ainsi que les habits et les chaussures (+3%). D'un autre côté, ils ont bénéficié du repli des produits pétroliers (-12,1%).

Parmi les articles dont les prix ont le plus progressé se retrouvent la location des véhicules automobiles (+33,6% sur un an), les pâtes (+12,9%), les vélos électriques (+15,2%) et les transports aériens (+26,5%).

Accalmie insuffisante

Le ralentissement du renchérissement des prix est une bonne nouvelle pour le portefeuille des consommateurs mais ne change pas la situation pour la Banque nationale suisse (BNS) car l'inflation sous-jacente demeure proche des plus hauts historiques, souligne l'économiste Adrian Prettejohn de Capital Economics dans un commentaire.

La BNS devrait relever ses taux d'intérêt de 50 points de base en juin et probablement encore une fois plus tard dans l'année, estime le spécialiste.

Lors de sa dernière annonce de politique monétaire en mars, l'institut d'émission helvétique avait remonté son taux directeur de 50 points de base pour le porter de 1,0% à 1,5%. La BNS n'avait pas exclu de le remonter à nouveau si nécessaire afin de lutter contre l'inflation, qui se situe au-dessus de son objectif de 2% depuis février 2022.

La banque centrale avait également relevé les projections d'inflation pour l'année en cours et la suivante, à 2,6% en 2023 et 2,0% en 2024 comme en 2025.

lk/ck