Les prix à la consommation dans les 19 pays partageant la monnaie unique ont augmenté de 2,0% sur un an le mois dernier, contre 1,8% en janvier, selon la première estimation publiée jeudi par Eurostat. Cette progression est la plus forte depuis début 2013 et elle est légèrement supérieure à l'objectif de la BCE d'une inflation inférieure à mais proche de 2% en rythme annuel. Les économistes interrogés par Reuters attendaient une hausse de 2% sur un an.
Les prix à la production ont augmenté de leur côté de 3,5% en janvier contre 1,6% en décembre, autre signe d'une accélération des pressions haussières sur les prix en zone euro.
Toutefois, la BCE devrait résister aux appels à lever le pied sur les injections de liquidités, notant que la croissance reste fragile et que les élections à venir assombrissent les perspectives. Elle estime en outre que la hausse actuelle de l'inflation n'est que temporaire et qu'il faudra des années avant qu'elle ne se rapproche durablement de son objectif.
Hors éléments volatils que sont l'énergie et les produits alimentaires non-transformés, l'inflation "core", qui sert de base pour les décisions de politique monétaire de la BCE, s'est maintenue à 0,9% en février sur un an.
La banque centrale devrait toutefois reconnaître une amélioration des perspectives, ce qui pourrait être un premier pas vers une réduction de son programme de rachat de 60 milliards d'euros de titres par mois, dont des obligations souveraines.
En Allemagne, où l'inflation a atteint 2,2%, son rythme le plus élevé depuis août 2012 selon la première estimation officielle publiée mercredi, la pression est particulièrement forte sur la BCE à l'approche des élections fédérales.
Les prix de l'énergie ont fait un bond de 9,2% en variation annuelle selon Eurostat, tandis que les prix des produits alimentaires, alcool et tabac ont augmenté de 2,5%. Dans le secteur des services, les prix ont progressé de 1,3% en février, marquant une accélération par rapport à 1,2% en janvier.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)
par Francesco Guarascio et Balazs Koranyi
