Zurich (awp) - Le secteur industriel helvétique aborde l'année 2021 avec un niveau de confiance inédit, malgré le déferlement d'une seconde vague de Covid-19 et l'adoption de nouvelles mesures sanitaires pour y faire face. Les services par contre connaissent un accès de pessimisme, incomparable cependant avec la déprime observée au printemps dernier.

L'indice PMI des directeurs d'achats dans l'industrie compilé par Credit Suisse et le cabinet procure.ch s'est établi en décembre à 58,0 points, en hausse de 2,7 points sur un mois et largement au-dessus du seuil de croissance de 50 points. Les économistes consultés par AWP articulaient une fourchette de 54,0 à 57,3 points.

Pareil niveau n'avait plus été constaté depuis septembre 2018, souligne le rapport publié lundi. Le rétablissement observé en continu depuis le mois d'août a ainsi largement comblé le creux de la vague observé en avril dernier, à 40,7 points.

Les auteurs de l'étude périodique attribuent le regain d'optimisme au fait que contrairement au printemps dernier, les chaînes d'approvisionnement ne sont pas perturbées par les aléas sanitaires mondiaux. Les moteurs économiques asiatiques que constituent la Chine, le Japon et la Corée du Sud semblent par ailleurs avoir pris le contrôle de la pandémie, ce qui doit profiter aux exportations helvétiques.

L'indicateur de la production a atteint 60,0 points et l'allongement des délais de livraisons trahit désormais un véritable regain de la demande, plus que des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement.

Moins de chômage partiel, plus de travail à domicile

Les effectifs des entreprises se sont par ailleurs stabilisés en décembre, au terme de dix mois de contraction ininterrompue. Le sous-indice correspondant est ainsi repassé du bon côté de la barre, à 52,3 points. Le recours au chômage partiel a parallèlement poursuivi son repli, pour ne plus concerner que 9% des collaborateurs. Le recours au télétravail a suivi la courbe inverse, avec un tiers du personnel oeuvrant depuis la maison.

Nonobstant un modeste ralentissement, la progression des entrées de commandes conserve un niveau sain avec un sous-indice correspondant de 56,9 points.

Plus dépendant de la demande autochtone que l'industrie, le secteur des services connaît un léger passage à vide avec 49,2 points, à comparer avec les 44,0 à 49,0 points du consensus AWP. L'accès de faiblesse demeure toutefois bien plus modeste que les 21,4 points déplorés en avril dernier, au plus fort de la première vague.

Les mesures sanitaires adoptées par les autorités sont d'une part moins sévères que celles imposées au printemps dernier. Prestataires et consommateurs de services sont d'autre part mieux informés sur les moyens de se prémunir contre le virus.

L'évaluation de la demande laisse augurer une nouvelle péjoration de la situation au cours des prochains mois.

jh/nj