par Steven C. Johnson et Lucia Mutikani

L'indice d'activité des directeurs d'achat de l'Institute for Supply Management s'est établi à 58,4 pour janvier contre 54,9 le mois précédent, alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un chiffre de 55,5.

Un chiffre au-dessus de 50 traduit une croissance de l'activité.

La composante de l'emploi de l'enquête est ressortie en hausse à 53,3 mais Jay Mueller, gérant de portefeuille chez Wells Capital Management, juge que cette progression n'est pas "extrêmement encourageante".

"Tous les chiffres sur l'emploi montrent que les suppressions massives de postes sont derrière nous, mais nous n'en créons pas pour autant", explique-t-il.

Pourtant, grâce à l'annonce de l'accélération de la croissance de l'industrie outre-Atlantique, les Bourses européennes ont clôturé en hausse, tandis que Wall Street amplifiait sa progression.

TROISIÈME HAUSSE CONSÉCUTIVE DES DÉPENSES DES MÉNAGES

L'ISM de janvier a ainsi pris le pas, aux yeux des investisseurs, sur l'annonce par le département du Commerce d'une augmentation moins forte que prévu des dépenses de consommation en décembre, un mois durant lequel le taux d'épargne a atteint son plus haut niveau depuis six mois.

Les dépenses des ménages américains, qui assurent près des deux tiers de la croissance américaine, ont augmenté de 0,2% après avoir progressé de 0,7% en novembre. Il s'agit de leur troisième hausse mensuelle d'affilée.

Les économistes interrogés par Reuters attendaient une hausse de 0,3%.

Le taux d'épargne des ménages a atteint 4,8% en décembre, contre 4,5% le mois précédent. En 2009, ce taux est ressorti à 4,6%. Il s'agit de son plus haut niveau depuis 1998, alors qu'il n'était que de 2,7% en 2008.

Le département du Commerce a également annoncé lundi que l'indice des prix, hors alimentation et énergie, avait augmenté de 1,5% en décembre en rythme annuel, contre 1,4% en novembre.

"Cela suggère que la Fed peut encore maintenir ses taux à un bas niveau. Si l'inflation reste basse, le seul risque pour la politique de la Fed serait un relèvement des taux à l'étranger", note Gary Thayer, de Wells Fargo Advisors.

Le département du Commerce dans un autre rapport, a par ailleurs que les dépenses de construction avaient baissé de 1,2% en décembre, retombant à leur plus bas niveau depuis 2003. Il s'agit de leur deuxième baisse mensuelle d'affilée.

Sur l'ensemble de 2009, les dépenses de construction ont subi une baisse sans précédent de 12,4%, tandis que les dépenses de consommation des ménages ont reculé de 0,4%, soit leur repli le plus important depuis 1938, après avoir augmenté de 3,1% en 2008.

Le maintien des dépenses de consommation est un élément clé de la viabilité de la reprise américaine, mais un taux de chômage de 10% n'est pas fait pour rassurer les ménages et les inciter à dépenser.

Avec Ellen Freilich, version française Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Marc Angrand