Les avocats de Changpeng Zhao, ancien PDG de Binance, demandent à un juge américain de rejeter la demande du ministère de la justice de l'empêcher de retourner chez lui, aux Émirats arabes unis, jusqu'à ce qu'il soit condamné pour avoir enfreint les exigences en matière de lutte contre le blanchiment d'argent.

Dans un document déposé jeudi, les avocats de Zhao ont demandé au juge du district de Seattle, Richard Jones, de ne pas revenir sur les conditions de mise en liberté sous caution fixées mardi par un magistrat, qui lui permettraient de quitter les États-Unis dans l'attente de sa condamnation.

M. Zhao, citoyen des Émirats arabes unis et du Canada, a quitté son poste de PDG de Binance mardi après avoir plaidé coupable d'avoir délibérément fait en sorte que la bourse mondiale de crypto-monnaies ne maintienne pas un programme efficace de lutte contre le blanchiment d'argent.

Les autorités américaines ont déclaré que Binance avait enfreint les lois américaines contre le blanchiment d'argent et les sanctions et n'avait pas signalé plus de 100 000 transactions suspectes avec des organisations que les États-Unis décrivent comme des groupes terroristes, notamment le Hamas, Al-Qaïda et l'État islamique d'Irak et de Syrie.

Dans le cadre d'un accord de plaidoyer, la société a accepté de payer plus de 4,3 milliards de dollars. Zhao a accepté de payer une pénalité de 150 millions de dollars à la Commodity Futures Trading Commission des États-Unis, et les procureurs, dans un document déposé mercredi, ont déclaré qu'il risquait jusqu'à 18 mois de prison.

Le ministère de la justice a demandé à M. Jones de revenir, d'ici lundi, sur la décision du juge Brian Tsuchida, magistrat américain, d'autoriser M. Zhao à rentrer aux Émirats arabes unis avant sa condamnation du 23 février, après qu'il eut accepté de le libérer d'une caution de 175 millions de dollars.

Le gouvernement a déclaré qu'il pourrait ne pas être en mesure d'assurer son retour s'il choisissait de ne pas revenir aux États-Unis pour la sentence, étant donné qu'il n'existe pas de traité d'extradition avec les Émirats arabes unis et que M. Zhao est un multimilliardaire disposant d'actifs considérables.

Les avocats de M. Zhao ont toutefois fait valoir que l'ancien PDG avait démontré qu'il ne risquait pas de s'enfuir en acceptant une caution "substantielle" et en venant volontairement aux États-Unis pour accepter la responsabilité de ses actes.

En autorisant M. Zhao à retourner aux Émirats arabes unis, on lui permettrait de s'occuper de sa compagne et de ses trois enfants et de les préparer à sa condamnation, ont fait valoir les avocats de la défense.

Le ministère de la justice n'a pas répondu à une demande de commentaire vendredi. (Reportage de Nate Raymond à Boston, rédaction d'Alexia Garamfalvi et Marguerita Choy)