MOSCOU, 22 janvier (Reuters) - L'évacuation d'une centaine d'expatriés russes désireux de quitter la Syrie a débuté mardi, annonce Moscou, qui nie avoir entamé un rapatriement en règle de l'ensemble de ses ressortissants.

Deux diplomates de haut rang ont minimisé la portée de la décision, annoncée la veille, d'envoyer deux avions de transport à Beyrouth pour récupérer les candidats au départ, près de deux ans après le début du soulèvement contre le président Bachar al Assad.

"Nous ne parlons pas d'une évacuation complète (...) Il n'est pas prévu que tout le monde parte", a assuré le vice-ministre des Affaires étrangères Andreï Denisov, cité par l'agence de presse Itar-Tass.

"Nous aidons ceux qui veulent partir", a précisé son homologue Mikhaïl Bogdanov, chargé des négociations sur la Syrie, en marge d'une rencontre entre le Premier ministre Dmitri Medvedev et le président libanais Michel Souleiman, à Moscou.

La Russie, qui a opposé son veto à trois projets de résolution de l'Onu condamnant la répression du soulèvement populaire, est le dernier allié de poids de Damas sur la scène internationale.

Evoquant à la surprise générale la possible victoire des rebelles, Mikhaïl Bogdanov a déclaré en décembre qu'un plan d'évacuation était en cours d'élaboration.

Les autorités russes s'efforcent depuis de faire marche arrière quant à leur point de vue sur l'issue des combats.

"Au début, certains prédisaient (que les combats dureraient) deux ou trois mois, voire quatre. La situation politico-militaire peut évoluer de différentes manières, mais nous pensons qu'il (le conflit) pourrait se prolonger", a ajouté mardi Mikhaïl Bogdanov.

Trois autocars transportant des ressortissants russes on franchit la frontière syro-libanaise dans la journée, selon Itar-Tass. Certains étaient attendus en Russie dans la soirée et d'autres doivent arriver mercredi matin. Le ministère des Situations d'urgence, qui a annoncé lundi l'envoi des deux avions, n'a fait état d'aucun vol supplémentaire.

Selon la radio Voix de la Russie, 33.000 Russes vivent en Syrie. Interrogés sur ce chiffre, le gouvernement et le consulat russe de Damas se sont refusés à tout commentaire. (Alexei Anishchuk, Jean-Philippe Lefief pour le service français)