L'Arabie saoudite est prête à produire, pour le restant de l'année et s'il existe la demande correspondante, plus que les 9,7 millions de barils de pétrole par jour qu'elle a déjà décidé de pomper en juillet, a annoncé le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naimi, dans son discours.

S'il y a suffisamment de demande, Ryad pourrait augmenter sa capacité de 2,5 millions de barils par jour pour atteindre 12,5 millions de barils par jour d'ici la fin de l'année, a-t-il précisé.

Le ministre a également annoncé que l'Arabie saoudite avait l'intention d'investir 129 milliards de dollars dans le secteur de l'énergie dans les cinq prochaines années.

Avant lui, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a ouvert les travaux par un discours télévisé dans lequel il a proposé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) crée un fonds d"un milliard de dollars pour aider les pays pauvres à faire face à la flambée des cours du brut.

Il a ajouté que le royaume saoudien, premier exportateur mondial de pétrole, proposait d'accorder 500 millions de dollars de prêts à taux préférentiels à ces pays.

Il a aussi invité la Banque mondiale à organiser une conférence internationale pour discuter de ces projets.

Le roi Abdallah, dans son discours, a imputé les cours élevés du brut à la spéculation et à une fiscalité élevée.

Les cours du pétrole ont plus que doublé en un an et le brut se traite non loin de 140 dollars le baril. En prélude à la réunion de Djeddah, Ryad avait annoncé vendredi qu'il porterait sa production à 9,7 millions de barils par jour en juillet.

PAS DE MESURE COMMUNE PRÉCISE

Pour autant, selon des membres des délégations qui y ont eu accès, aucune mesure précise commune n'est stipulée dans le projet de déclaration finale qui doit être publiée à l'issue de la réunion, qui se tient à huis clos.

Les discussions sont prévues pour durer environ deux heures et les travaux devraient s'achever vers 13h30 GMT.

Le ministre algérien du Pétrole, Chakib Khelil, a confirmé à Reuters que l'Arabie mise à part, il n'avait entendu parler d'aucun projet d'augmentation de la production de la part d'autres pays membres de l'Opep.

Le communiqué est conçu pour être acceptable par les producteurs comme par les consommateurs et, s'il exprime une préoccupation commune, "il ne répondra probablement aux attentes ni aux besoins de personne", a commenté un de ces délégués, qui a requis l'anonymat.

Dans ce document, l'accent est mis sur une plus grande transparence des marchés à terme du pétrole, sur une augmentation des investissements afin de renforcer la capacité de tout le secteur énergétique et sur le recours à des sources d'énergies renouvelables peu polluantes.

Selon des membres des délégations, les désaccords portent notamment sur le rôle et l'importance de la spéculation dans la flambée actuelle des cours et sur la part des biocarburants dans les combustibles futurs.

La réunion de Djeddah ne devrait pas faire baisser les cours dans l'immédiat, a résumé le patron de Royal Dutch Shell.

"Ce que j'ai entendu jusqu'ici, c'est surtout de bonnes idées, mais cela ne changera probablement rien aux cours demain matin", a déclaré Jeroen van der Veer à Reuters.

Le ministre indien du Pétrole, Murli Deora, s'est voulu rassurant en parlant du "début d'une initiative". Une réunion de suivi devrait se tenir en octobre à Londres, a-t-il dit.

Outre les principaux pays producteurs et consommateurs de pétrole, la réunion de Djeddah réunit notamment l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et le Forum international de l'Energie, dont le siège est à Ryad.

Simon Webb, Summer Said, version française Dominique Rodriguez