par Nidal al-Mughrabi

LE CAIRE, 21 juin (Reuters) - Les forces israéliennes ont poursuivi leurs bombardements dans la bande de Gaza, notamment contre Rafah, et des combats rapprochés les ont opposées à des combattants du Hamas, ont rapporté vendredi Tsahal et des habitants de l'enclave palestinienne.

L'armée israélienne tente de s'assurer le contrôle total de Rafah, selon des habitants. Cette ville située à la pointe sud de la bande de Gaza, où plus d'un million de civils déplacés ont trouvé refuge, est considérée par Israël comme l'un des derniers bastions du Hamas. Elle est sa principale cible depuis début mai.

Après avoir conquis l'est, le sud et le centre de la ville, les chars israéliens ont continué leur progression vers le Nord et l'Ouest. Les bombardements aériens, terrestres et navals de l'armée israélienne ont contraint la majorité des réfugiés à fuir de nouveau.

Au moins douze Palestiniens ont été tués vendredi dans des frappes israéliennes, selon des sources médicales palestiniennes.

"La nuit dernière a été l'une des pires nuits dans l'ouest de Rafah. Des drones, des avions, des chars et des bateaux ont bombardé la zone. Nous avons l'impression que les occupants tentent d'achever leur prise de la ville", a déclaré Hatem, 45 ans, par SMS.

"Ils subissent de lourdes frappes de la part des combattants de la résistance (Hamas-NDLR), ce qui les ralentit peut-être", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a déclaré vendredi mener des actions "précises" à Rafah sur la base d'informations des services de renseignement. Les soldats sont engagés dans des combats rapprochés avec des combattants du Hamas et ont localisé des tunnels.

D'après des habitants de Rafah, les raids israéliens se sont intensifiés au cours des deux derniers jours.

"LES GENS MEURENT DANS LEURS TENTES"

Plus de huit mois après le début de la guerre à Gaza, l'avancée israélienne se concentre sur les deux dernières zones encore sous le contrôle du Hamas : Deir el-Balah, dans le Centre, et Rafah, dans le Sud.

D'après l'Onu et des autorités palestiniennes, moins de 100.000 personnes vivraient encore dans l'extrême Ouest de la ville.

"La ville de Rafah vit une catastrophe humanitaire et les gens meurent dans leurs tentes à cause des bombardements israéliens", a déclaré Ahmed el-Sofi, maire de Rafah, dans un communiqué diffusé vendredi par les médias du Hamas.

Ahmed el-Sofi a ajouté que plus aucun établissement médical n'était en activité dans la ville et que les habitants et les familles déplacées faisaient face à une grave pénurie d'eau potable et de nourriture.

L'armée israélienne accuse pour sa part le Hamas d'utiliser des civils palestiniens comme bouclier humains, ce que le mouvement palestinien dément.

La branche armée du Hamas a déclaré jeudi avoir touché deux chars israéliens avec des roquettes antichars dans le camp de Shaboura à Rafah et tué des soldats qui tentaient de s'enfuir. Israël n'a pas commenté ces affirmations dans l'immédiat.

Dans le même temps, des frappes israéliennes à Khan Younès et dans la ville de Gaza ont fait au moins huit morts, dont un père et son fils et plusieurs employés municipaux, ont déclaré les services de secours, ajoutant que des équipes étaient encore à la recherche de personnes disparues dans les décombres.

Des combats se poursuivaient également à la périphérie de la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave. Les forces israéliennes ont détruit jeudi de nombreuses maisons dans le centre de la ville, ont rapporté des habitants. (Reportage Nidal al-Mughrabi, version française Pauline Foret, édité par Sophie Louet)