par Jonathan Cable et Zhou Xin

Aux Etats-Unis, l'indice d'activité de l'Institute for Supply Management (ISM) a montré une croissance plus soutenue qu'attendu de l'activité manufacturière, le secteur affichant son treizième mois consécutif d'expansion.

Cette statistique a permis aux Bourses européennes et à Wall Street d'accroître nettement leurs gains, malgré l'annonce de 10.000 destructions d'emplois dans le secteur privé américain le mois dernier, alors que les économistes du consensus Reuters anticipaient 37.000 créations de postes.

Les données publiées pour l'activité manufacturière dans la zone euro font pour leur part état d'un ralentissement, mais des divergences apparaissent entre les pays de la région.

L'indice PMI établi par Markit pour l'ensemble de la zone euro est tombé à 55,1 contre 56,7 en juillet. S'il s'agit de son plus bas niveau depuis février, cet indice reste cependant pour le onzième mois consécutif au-dessus de la barre de 50 qui sépare la croissance de la contraction de l'activité.

Cependant, en Allemagne, le secteur manufacturier a ralenti, comme en Espagne et en Italie, tandis que l'activité industrielle a rebondi à un plus haut de trois mois en France.

VERS UN ACCROISSEMENT DES ECARTS

"Nous sommes à un moment délicat du cycle économique international. Au niveau mondial, il se produit un ralentissement du cycle commercial qui affecte d'abord les pays qui en sont tributaires", note Silvio Peruzzo de RBS.

"Juste au moment où ils tirent profit de l'accélération (de la croissance) au quatrième trimestre 2009 et au premier trimestre 2010, ils vont être affectés par son ralentissement, ce qui devrait accroître les divergences."

En Grande-Bretagne, un partenaire commercial important des pays de la zone euro, la croissance du secteur manufacturier a ralenti davantage que prévu en raison d'une faible hausse des prises de commandes.

En revanche, les marchés émergents s'en sont bien mieux tirés, à l'image de la Chine ou de la Russie.

Le secteur manufacturier russe a ainsi enregistré sa plus forte croissance depuis 28 mois, en grande partie grâce au soutien de la demande intérieure.

En Inde, le secteur industriel a encore crû le mois dernier, même si l'activité s'est révélée légèrement moins forte qu'en juillet.

L'activité industrielle chinoise s'est de son côté redressée en août, après avoir subi les mesures du gouvernement destinées à éviter la surchauffe économique du pays.

L'indice PMI établi par HSBC pour la Chine est repassé au-dessus de la barre des 50, à 51,9, un plus haut de trois mois, alors qu'il était à 49,4 en juillet. L'indice officiel est de son côté remonté à 51,7, contre 51,2.

"Nous prévoyons que la Chine subira un ralentissement relativement modéré au second semestre, mais une détérioration de la demande des Etats-Unis et de l'Europe représente toujours un risque baissier important pour les mois à venir", prévient cependant Brian Jackson de Royal bank of Canada.

Avec Yoo Choonsik à Séoul, Wayne Cole à Sydney, Lidia Kelly à Moscow et Yati Himatsingka à Bangalore, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français