Selon cette étude auprès de 250 économistes asiatiques (hors Japon), les sondés ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance par rapport à la précédente étude en octobre.

Les personnes interrogées estiment toutefois que les banques centrales des pays d'Asie interviendront pour contrer tout ralentissement trop prononcé, et s'attendent en moyenne à ce que les taux d'intérêt soient abaissés en Inde, Australie, Indonésie, Malaisie, Thaïlande, aux Philippines et au Vietnam.

"Nous restons relativement optimistes concernant le fait que l'Asie évitera une récession majeure cette année", juge Frederic Neumann, économiste chez HSBC à Hong Kong. "Le premier trimestre va sans aucun doute être difficile."

Les économistes s'attendent désormais à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois ralentisse à 8,4% en 2012, soit son plus faible niveau depuis une décennie. Sur les 34 analystes interrogés au sujet de la Chine, cinq ont même dit s'attendre à ce que la croissance passe sous le seuil de 8%, un niveau presque inimaginable jusque-là.

Même si l'Asie n'est pas immunisée contre le ralentissement de l'activité mondiale et les soubresauts des marchés financiers, la majorité des sondés prévoient que la région ne connaîtra qu'un trou d'air passager et se reprendra dans le courant de l'année.

"LE PIRE SEMBLE PASSÉ"

"Le pire semble passé et cela ressemble à un ralentissement de milieu de cycle", explique Wai Ho Leong, économiste de Barclays Capital. "C'est une atténuation plutôt qu'une récession."

La Chine étant la deuxième économie mondiale et l'une des clefs de voûte de l'activité régionale, l'Asie suivra de près les décisions de Pékin, qui a dit vouloir "peaufiner" sa politique économique, ce qui suggère qu'une baisse des taux d'intérêt n'est pas dans ses projets.

L'enquête montre que les économistes s'attendent à ce que le ratio de réserves obligatoires des banques chinoises soit abaissé à 19% d'ici fin 2012, contre 21% actuellement.

"Si les choses se détériorent subitement, la Chine a une marge de manoeuvre budgétaire, donc nous verrons davantage de relance budgétaire", a ajouté Wai Ho Leong.

En Inde, où les effets de 13 relèvements successifs des taux d'intérêt se font sentir, de même que l'incapacité du gouvernement à faire adopter une législation plus favorable aux investissements étrangers, les prévisions de croissance ont été nettement revues à la baisse.

Les économistes anticipent désormais une croissance de 7,0% sur l'exercice s'achevant en mars 2013, contre 7,6% lors de l'enquête d'octobre. En avril dernier, ils tablaient sur +8,5%.

Jean Décotte pour le service français, édité par Catherine Monin

par Anooja Debnath