Londres (awp/afp) - L'activité du secteur privé a ralenti en juin au Royaume-Uni, reflétant notamment les incertitudes du monde des affaires à l'approche des élections législatives du 4 juillet, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.

Cet indicateur avancé de croissance est ressorti à 51,7 en juin. Si un indice au dessus de 50 signale une expansion économique, celle-ci a toutefois ralenti et le chiffre est à un plus bas en 7 mois, précise le rapport mensuel.

A moins de deux semaines d'élections pour lesquelles l'opposition travailliste est donnée largement gagnante, "cela reflète en partie l'incertitude" de nombreuses entreprises qui "mettent entre parenthèses leur prise de décision en attendant des éclaircissements sur diverses politiques", explique Chris Williamson, économiste de S&P Global.

Mais même si "un ralentissement de la croissance économique pourrait n'être que temporaire", l'inflation persistante dans le secteur des services et les coûts des entreprises qui augmentent, en particulier dans le secteur manufacturier, alimentent de nouvelles pressions inflationnistes, prévient-il.

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, qui avait rebondi au premier trimestre après une récession fin 2023, a stagné au mois d'avril, selon des données officielles publiées plus tôt en juin.

"Des pressions persistantes sur les prix pourraient signifier des réductions de taux plus lentes et plus faibles" de la Banque d'Angleterre, qui a maintenu jeudi son taux directeur à son plus haut niveau depuis 2008, malgré un retour de l'inflation à 2% en mai, selon Ashley Webb, chez Capital Economist.

Or un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier.

Mais cela ne semblait pas décourager les consommateurs, alors que les ventes au détail en volume ont progressé de 2,9% en mai, après un recul le mois précédent en raison d'une météo pluvieuse, selon des données publiées vendredi par l'Office national des statistiques (ONS).

Les Britanniques ont aussi fait preuve ces derniers mois d'un certain regain d'optimisme, selon un indice de confiance des consommateurs de l'institut GfK, lui aussi publié vendredi.

Du côté des finances publiques, autre enjeu de la campagne électorale britannique, la dette publique s'est encore creusée en mai et flirte depuis plusieurs mois avec les 100% du PIB (99,8% en mai), a encore indiqué l'ONS vendredi.

De tels niveaux de dette n'avaient plus été vus depuis le début des années 60 dans le pays et sont notamment la conséquence du soutien économique gouvernemental pendant la pandémie.

afp/ck