par Jonathan Cable

Le recul de l'activité s'est conjugué à une baisse rapide des tensions inflationnistes, ce qui entretient l'espoir de voir la Banque centrale européenne (BCE) assouplir de nouveau sa politique monétaire le 15 janvier.

L'indice d'activité manufacturière Markit, calculé sur la base à partir des résultats d'une enquête conduite auprès de directeurs d'achats de la zone euro, est tombé à 33,9 en décembre, du jamais vu depuis la création de l'enquête il y a 11 ans et nettement en dessous de l'estimation instantanée de 34,5 publiée le 16 décembre.

Il s'éloigne ainsi un peu plus du seuil de 50 au-dessus duquel il traduit une expansion de l'activité.

Et les perspectives continuent de se dégrader, l'indice des commandes nouvelles étant tombé à un nouveau plus bas historique à 26,4 contre 27,4 en première estimation et 28,8 en novembre.

"Cela assombrit encore les nuages qui planent sur l'économie de la zone euro", estime Gilles Moëc, de Bank of America.

"Nous jugeons cela cohérent avec une forte contraction du PIB (produit intérieur brut) à la fois au quatrième trimestre 2008 et au premier trimestre 2009, probablement de l'ordre d'un point de pourcentage pour les deux trimestres."

LA BCE SOUS PRESSION POUR RÉDUIRE LES TAUX

Aux Etats-Unis, l'indice ISM attendu à 15h00 GMT devrait traduire une baisse de l'activité manufacturière américaine au plus bas depuis la récession de 1981-1982. Et au Royaume-Uni, l'indice PMI est resté proche de son plus bas record.

Les résultats détaillés de l'enquête sur la zone euro montrent que la production, les commandes nouvelles, l'emploi, les stocks, les carnets de commandes en attente d'exécution, les volumes d'achats, les commandes nouvelles à l'export et les prix, facturés aussi bien que payés, sont tombés à leurs plus bas niveaux historiques.

"L'enquête augmente la pression sur la BCE pour qu'elle réduise à nouveau et nettement les taux d'intérêt lors de sa réunion du 15 janvier", estime Howard Archer, d'IHS Global Insight.

La forte baisse des prix payés et facturés par les industriels plaide effectivement dans ce sens, ces deux composantes de l'enquête ayant touché des plus bas.

La zone euro est déjà entrée en récession, son PIB ayant reculé au cours de deux trimestres consécutifs. Et les analystes interrogés par Reuters ne s'attendent pas à un retour à la croissance avant le dernier trimestre de l'année qui commence.

Les indices PMI de l'Allemagne, de la France et de l'Espagne, trois des quatre plus grosses économies de la zone, sont tombés au plus bas depuis leur création en décembre et celui de l'Italie n'est que légèrement remonté.

Décembre marque le septième mois consécutif de recul du PMI de la zone euro.

Version française Marc Angrand