FRANCFORT, 7 février (Reuters) - L'accord conclu par l'Irlande pour réduire le fardeau de sa dette ne crée pas un précédent pour d'autres pays de la zone euro en difficulté, a assuré jeudi Patrick Honohan, le gouverneur de la banque centrale irlandaise.

L'accord annoncé jeudi permet de soulager le fardeau de la dette engagée par Dublin pour renflouer son système bancaire, de réduire son déficit budgétaire et ses besoins d'emprunt et d'en finir dès cette année avec une aide internationale de l'Union européenne et du Fonds monétaire internationale.

Les négociations techniques avec la Banque centrale européenne ont duré au total 18 mois.

Prié, en marge d'une conférence, de dire si l'accord établissait un précédent, Patrick Honohan a répondu : "Je ne le pense pas. C'est un cas très spécial."

Selon les termes de l'accord révélé mercredi par Reuters, les billets à ordre ayant servi au renflouement de la banque Anglo Irish Bank en 2008 et d'une maturité moyenne de sept à huit ans seront échangés contre des obligations d'Etat dont l'échéance moyenne dépassera 34 ans. Le premier remboursement du principal aura lieu en 2038 et le dernier en 2053.

Le gouvernement a fait passer en urgence, dans la nuit, une loi liquidant Anglo Irish, première étape pour éviter de payer 3,1 milliards d'euros par an jusqu'en 2023 au titre d'un billet à ordre émis en 2008 pour secourir la banque, nationalisée pendant la crise financière.

Patrick Honohan a indiqué que la banque centrale vendrait les obligations ultérieurement, en fonction des conditions de marché.

"A la suite de la liquidation (...), la banque centrale d'Irlande se serait retrouvée avec un billet à ordre non négociable, tout sauf standard", a-t-il dit. "Au lieu de cela, grâce à cette transaction, nous héritons d'obligations conventionnelles, négociables, qui sont pricées au niveau des rendements actuels du marché."

"La banque centrale est gagnante. Est-ce que cela signifie que le gouvernement est perdant ? Non." (Eva Kühnen et Sakari Suoninen, Véronique Tison pour le service français)