PARIS, 1er octobre (Reuters) - François Hollande a insisté mardi devant le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) pour que la construction de l'Union bancaire se poursuive, un processus qui s'enlise du fait de désaccords politiques entre Paris et Berlin.

"Le président de la République a souligné la nécessité de poursuivre rapidement la marche vers l'Union bancaire", a indiqué l'Elysée après la réception des dirigeants de la BCE qui tiennent un conseil exceptionnellement délocalisé à Paris.

Les pays de la zone euro ont accepté de placer leurs banques sous la supervision unique de la BCE mais n'ont pour l'heure pas trouvé d'accord sur l'autorité qui déciderait du sauvetage d'un établissement bancaire ou de la provenance des fonds utilisés pour le renflouer.

Sans la création d'un tel fonds commun européen dit de "résolution", l'Union bancaire, estiment de nombreux analystes, ne permettrait pas de rompre définitivement le lien entre crises bancaires et crises des dettes souveraines, lien auquel est attribué l'origine des déboires de la zone euro.

"Le président a réaffirmé l'importance qu'il attache à ce qu'on poursuive la résolution bancaire", indique-t-on dans l'entourage du président alors que l'Allemagne ne veut toujours pas entendre parler d'un fonds commun européen.

Les défenseurs d'un fonds unique jugent que faute d'une structure paneuropéenne, la BCE assumerait en 2014 ses nouvelles attributions de gendarme des principales banques de la zone euro sans disposer de la puissance de feu nécessaire pour résoudre en urgence les carences en fonds propres qu'elle pourrait constater.

L'issue des négociations sur les futures étapes de l'Union bancaire dépend entre autres de la constitution d'une nouvelle coalition en Allemagne autour de la chancelière Angela Merkel qui, si elle a gagné les élections du 22 septembre, ne dispose pas d'une majorité absolue au Bundestag. (Julien Ponthus, édité par Marc Angrand)