par Olzhas Auyezov

KIEV, 27 septembre (Reuters) - Le gouvernement ukrainien ne mettra pas en oeuvre des réformes économiques impopulaires, réclamées notamment par le Fonds monétaire international (FMI), après les élections législatives le 28 octobre, a promis jeudi un proche du président Viktor Ianoukovitch.

Le FMI a suspendu en juin 2011 le versement d'un prêt de 16,5 milliards de dollars, après le refus de Kiev d'augmenter les prix du gaz et du chauffage qui sont largement subventionnés par l'Etat pour les ménages ukrainiens.

Le prix du gaz importé de Russie est indexé sur les cours mondiaux, ce qui l'a rendu de plus en plus cher, depuis un accord datant de 2009 entre Kiev et Moscou, alors que le Parti des régions (pro-russe) de Victor Ianoukovitch était dans l'opposition et que sa rivale Ioulia Timochenko était Premier ministre.

"Nous n'avons pas le droit de faire payer la population pour les erreurs commises par le précédent gouvernement", a déclaré Andri Kliouev, ancien vice-Premier ministre qui dirige désormais la campagne du Parti des régions ainsi que le Conseil national de sécurité et de défense.

"En ce qui concerne les mesures impopulaires, nous les avons déjà toutes mises en oeuvre", a-t-il insisté, assurant que les difficultés posées par le budget de l'Etat étaient "réglées", même si le déficit budgétaire ukrainien a triplé entre janvier et août 2012, en rythme annuel, pour atteindre environ 1,6 milliard d'euros.

Andri Kliouev a également exclu un changement de politique quant aux taux de change, que Kiev maintient à huit hryvnias pour un dollar depuis deux ans et demi, à travers différents leviers d'action, en particulier des interventions de la banque centrale.

"Les réserves de la banque centrale sont à un bon niveau et je ne vois aucun problème", a-t-il déclaré, alors que les détracteurs de la politique monétaire ukrainienne l'accusent de nuire à la compétitivité des exportations.

Les différents sondages d'opinion donnent des estimations divergentes sur les résultats du scrutin du 28 octobre. Si le Parti des régions figure généralement en tête, son avance reste incertaine.

L'Alliance pour la réforme démocratique (Udar) de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, et une coalition qui comprend la formation de Ioulia Timochenko luttent pour la deuxième place.

Ioulia Timochenko, déjà condamnée à sept ans d'emprisonnement pour abus de pouvoir, fait face à un nouveau procès, plusieurs fois reporté, pour évasion fiscale et détournement de fonds, et son cas a provoqué des accusations de "justice sélective" de la part de l'Union européenne. (Voir ) (Julien Dury pour le service français)