KIEV (Reuters) - L'Ukraine espère toujours pouvoir intégrer l'Otan, a déclaré lundi le président Volodimir Zelenski, malgré les pressions exercées pour qu'il renonce à cette aspiration pour éviter une guerre avec la Russie.

Des déclarations prêtées à l'ambassadeur d'Ukraine au Royaume-Uni par la BBC avaient pu laisser penser plus tôt dans la journée que Kiev pourrait y renoncer sous la pression militaire de la Russie.

L'ambassadeur a par la suite clarifié ses propos, évoquant un malentendu, en assurant qu'il n'était pas question que l'Ukraine change sa position sur l'objectif d'une adhésion à l'Alliance atlantique.

La Russie, qui dément toute intention belliqueuse à l'égard de son voisin, a prévenu qu'elle prendra des mesures "militaires techniques" non spécifiées si les Occidentaux ne répondent pas favorablement à sa liste de demandes - dont la garantie que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'Otan et que cette dernière retire ses troupes d'Europe de l'Est.

"De nombreux journalistes et de nombreux dirigeants laissent entendre à l'Ukraine qu'il est possible de ne pas prendre de risques, de ne plus soulever constamment la question d'une future adhésion à l'alliance en raison de doutes quant à la réaction de la Fédération de Russie", a déclaré Volodimir Zelenski lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Je pense que nous devons avancer sur la voie que nous avons choisie", a-t-il ajouté.

Le chancelier allemand a indiqué qu'il était étrange que Moscou soulève cette question étant donné qu'elle ne figurait pas encore à l'agenda.

"À VOS CÔTÉS"

Olaf Scholz a estimé que le renforcement militaire russe à la frontière avec l'Ukraine n'était "aucunement justifié" et que Moscou devrait accepter de discuter de la sécurité en Europe.

Le déplacement du chancelier allemand intervient alors que les efforts diplomatiques se sont multipliés ces derniers jours pour tenter d'éviter une poursuite de l'escalade des tensions dans la région.

"Les Allemands se tiennent à vos côtés", a déclaré Olaf Scholz, soulignant que Berlin était le principal bailleur de fonds de l'Ukraine et annonçant un nouveau crédit de 150 millions d'euros.

(Andreas Rinke, Natalia Zinets et Pavel Polityuk, avec Maria Sheahan et Riham Alkousaa, rédigé par Sarah Marsh, version française Tangi Salaün et Camille Raynaud, édité par Matthieu Protard)