La Commission européenne prévient que la récession menace toujours les banques espagnoles, mais ajoute qu'elle n'envisage pas une nouvelle aide financière pour maintenir les établissements à flot, alors que Madrid a demandé jusqu'à 100 milliards d'euros.

L'Espagne a pour le moment reçu 40 milliards d'euros de l'Union européenne afin d'assainir ses banques, durement touchées par l'effondrement du secteur immobilier en 2008.

Dans sa seconde évaluation du programme d'aide, la Commission européenne reconnaît que les banques espagnoles ont accru leur niveau de capitaux et ont amélioré leur accès aux marchés depuis l'an dernier.

Elle souligne que l'économie et le secteur financier espagnols sont loin du scénario le plus défavorable imaginé en septembre par le consultant Oliver Wyman, qui prévoyait une baisse cumulée de 6,5% du PIB entre 2012 et 2014, et des pertes de 209 milliards d'euros dans les portefeuilles de crédit des banques sur la même période.

Le gouvernement emmené par Mariano Rajoy attend une baisse de 0,5% du PIB en 2013 et un retour à la croissance en 2014.

La Commission invite cependant les banques à adopter des politiques prudentes en matière de dividendes afin de continuer à renforcer leurs capitaux de sécurité, et ajoute que l'amélioration de l'accès aux financements pourrait être difficile à pérenniser.

"Malgré des progrès marquants, il n'est pas certain que ces améliorations persistent, alors que la rentabilité des banques reste sous pression", dit la Commission. "Le principal défi auquel vont maintenant faire face les banques espagnoles est leur capacité à générer des bénéfices durables dans un environnement de récession."

La Commission européenne, qui a effectué une visite d'évaluation fin janvier en Espagne avec la Banque centrale européenne (BCE), a jusqu'à maintenant salué les efforts de Madrid pour réformer son secteur bancaire.

Elle a néanmoins prévenu qu'il restait à l'Espagne un travail conséquent à accomplir dans la mise en place d'une structure de défaisance, la Sareb, chargée de recueillir les actifs toxiques de plusieurs banques nationalisées.

Avec Sarah White et Sonya Dowsett à Madrid, Julien Dury pour le service français

par Matthias Sobolewski