par Julien Toyer

L'Allemagne met quant à elle la dernière main à un plan de réduction des dépenses et de relèvement de certaines taxes qui doit permettre de ramener d'ici 2013 son déficit budgétaire dans les limites fixées par l'Union européenne.

"Je suis confiant dans le fait que nous trouvions un accord sur le SPV (Special Purpose Vehicle)", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, à son arrivée à Luxembourg pour la réunion de l'Eurogroupe.

Plusieurs sources européennes avaient indiqué à Reuters vendredi qu'un accord était intervenu sur les détails de ce Fonds de stabilisation financière de 440 milliards d'euros et qu'il ne revenait désormais plus aux ministres qu'à y appliquer leur sceau.

Le commissaire finlandais a également dit que les ministres discuteraient des stratégies de réduction des déficits et, surtout, de la refonte du pacte de stabilité et de croissance ainsi que de l'élargissement de la surveillance macroéconomique aux questions de compétitivité.

"Ce qui est nécessaire, ce sont des sanctions progressives et qui puissent s'appliquer facilement (...) Elles peuvent être financières et non financières, dans le cadre du volet préventif du pacte ou de son volet répressif", a expliqué une source diplomatique participant à la préparation de la réunion.

"Il faut des outils de compétitivité qui aillent au-delà des mécanismes actuels, avec une batterie d'indicateurs, une véritable analyse économique (...) Au delà du rôle que peut jouer la Commission européenne, il faut aussi que les Etats membres s'approprient la réforme", a encore dit cette source.

LES MARCHÉS TENDUS

Selon d'autres sources diplomatiques au sein de la zone euro, la question des sanctions précoces et du contrôle budgétaire préalable par les pairs font désormais l'objet d'un large consensus après un premier accueil glacial.

La création d'un gouvernement économique de la zone euro devrait quant à elle attendre le sommet européen du 17 juin.

Le dîner de travail franco-allemand entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, où ce dossier devait être abordé, a d'ailleurs été reporté au 14 juin.

Les marchés européens restent très tendus. La dette des pays périphérique de la zone euro continue d'être boudée par les investisseurs, qui s'inquiètent de la solvabilité des banques européennes, de la difficile situation politique en Espagne et des annonces du gouvernement hongrois sur la situation des finances publiques du pays.

La prime de risque demandée par les investisseurs pour acheter de la dette grecque plutôt que des Bunds allemands, qui servent de référence, a atteint un nouveau record. Quant à la monnaie unique, elle a atteint un nouveau plus bas de quatre ans contre le billet vert, en dessous de 1,20 dollar.

Edité par Dominique Rodriguez