L'Union européenne va également proposer une interdiction des exportations vers la Russie d'une valeur de 10 milliards d'euros supplémentaires par an, notamment de semi-conducteurs, d'ordinateurs, de technologies pour le gaz naturel liquéfié et d'autres équipements électriques et de transport, a précisé la source.

Les navires et les camions russes seraient empêchés d'accéder à l'UE, ce qui paralyserait davantage le commerce, a précisé la source, des exceptions étant prévues pour les produits énergétiques, les denrées alimentaires et les médicaments.

L'UE, qui compte 27 pays, interdirait également toute transaction avec la VTB et trois autres banques russes qui ont déjà été exclues du système de messagerie SWIFT, a précisé la source, tandis que des dizaines d'autres personnes, dont des oligarques et des hommes politiques, seraient ajoutées à la liste des sanctions de l'UE.

L'interdiction du charbon, si elle est approuvée par les États de l'UE, serait la première sur toute importation d'énergie en provenance de Russie adoptée par le bloc depuis que Moscou a lancé ce qu'elle appelle une "opération spéciale" en Ukraine le 24 février.

La Commission avait proposé une telle interdiction en janvier au cas où la Russie envahirait son voisin, mais des sources européennes ont déclaré à Reuters qu'elle était bloquée par l'Allemagne, le pays de l'UE le plus dépendant du charbon russe.

Une source gouvernementale allemande a déclaré à Reuters que l'Allemagne soutiendrait un embargo progressif de l'UE sur les importations de charbon russe.

Une interdiction du charbon rapporterait environ 4 milliards d'euros par an, a précisé la source européenne.

À titre de comparaison, l'UE a importé pour environ 100 milliards d'euros de pétrole et de gaz de Russie l'année dernière. Des sources ont déclaré que l'UE travaille sur des mesures concernant le pétrole et le gaz, mais n'a pas encore pris de décision.

Les interdictions d'importation seraient applicables dès la publication des sanctions au journal officiel de l'UE, avec des périodes d'extinction dont la durée reste à déterminer, a précisé la source.

UN COMMERCE PARALYSÉ

L'UE a déjà approuvé quatre séries de sanctions, dont le gel des avoirs de la banque centrale russe, et les nouvelles mesures visent à paralyser davantage le commerce avec la Russie.

Elles arrêteraient le transport de marchandises par route et par mer, à l'exception des importations critiques, dont le gaz et le pétrole. L'UE a déjà interdit le trafic aérien avec la Russie.

L'application de certaines sanctions pourrait être compliquée, ont répété les responsables, car il n'est pas toujours facile d'identifier l'origine d'un cargo.

Des interdictions d'importation de bois, de ciment, de caoutchouc et de produits chimiques en provenance de Russie, ainsi que de denrées alimentaires haut de gamme, dont le caviar, et de spiritueux tels que la vodka seront également proposées, pour une valeur totale d'environ 5 milliards d'euros par an, a précisé la source.

En incluant environ 10 milliards d'euros provenant de l'interdiction prévue des exportations de technologies vers la Russie, les nouvelles restrictions réduiraient la valeur des échanges entre l'UE et la Russie d'au moins 20 milliards d'euros par an, a précisé la source.

(1 $ = 0,9123 euros)