BRUXELLES, 14 décembre (Reuters) - L'Union européenne (UE) est parvenue mercredi à un accord visant à mobiliser 20 milliards d'euros supplémentaires de son marché du carbone afin de mettre fin plus rapidement à la dépendance du bloc à vis-à-vis des combustibles fossiles russes.

Les négociateurs des Etats membres et du Parlement européen se sont entendus tôt mercredi sur un prélèvement à hauteur de 60% dans le Fonds européen pour l'innovation, alimenté par les recettes du marché du carbone et consacré aux technologies innovantes à faible émission de carbone.

Les 40% restants proviendraient de la vente de permis d'émission de CO2 organisée plus tôt que prévu.

Dans le cadre du marché européen du carbone, les centrales électriques et les usines doivent acheter des permis d'émission de CO2 lorsqu'elles polluent. Le prix de ces permis a considérablement augmenté ces dernières années, ce qui a permis d'augmenter les recettes perçues par les pays européens.

Les fonds seront affectés à des domaines tels que le développement des énergies renouvelables, les rénovations visant à économiser l'énergie et les projets destinés à soutenir la décarbonisation de l'industrie lourde.

Les États membres de l'UE et le Parlement européen doivent encore valider officiellement l'accord, qui prendra effet en 2023.

La Commission européenne avait initialement proposé que les fonds proviennent de la vente de permis stockés dans la "réserve de stabilité" du marché du système d'échange de quotas d'émission, un mécanisme conçu pour absorber les permis excédentaires et empêcher la saturation du marché.

Des pays comme les Pays-Bas et le Danemark se sont opposés à cette proposition, prévenant que le fait d'utiliser la réserve pourrait saper la confiance dans le marché du carbone et faire baisser le prix du carbone dans le bloc. (Reportage Kate Abnett, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)