GENÈVE, 9 octobre (Reuters) - Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme(HCDH) a exprimé lundi son inquiétude quant à l'absence de système pour le retour des enfants ukrainiens déplacés en territoire russe ou occupé par Moscou depuis le début de l'invasion, et face aux mauvais traitements dont certains ont fait état.

Les autorités ukrainiennes affirment avoir identifié près de 20.000 enfants qui auraient été emmenés en Russie depuis le début de la guerre en 2022.

L'Ukraine a rapatrié plus de 400 enfants jusqu'à présent et dit ne pas savoir exactement combien sont restés en Russie, n'ayant pas accès au pays ainsi qu'aux vastes territoires occupés au sud et à l'est du pays.

"Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) reste gravement préoccupé par le fait qu'il n'existe pas de système établi pour le retour des enfants ukrainiens qui ont été transférés dans d'autres régions du territoire occupé par la Russie ou dans la Fédération de Russie", a déclaré Nada Al-Nashif, Haut-Commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l'homme, au Conseil des droits de l'homme de l'Onu à Genève.

"Parmi les enfants qui ont retrouvé leur famille après que celle-ci se soit rendue en Fédération de Russie pour les récupérer, certains ont déclaré avoir subi ou avoir été témoins de violences psychologiques ou physiques de la part du personnel éducatif sur place", a-t-elle ajouté.

Moscou a nié à plusieurs reprises avoir transféré de force des enfants ukrainiens, affirmant qu'elle déplaçait les enfants trouvés dans des orphelinats ou sans soins parentaux vers la Russie pour leur propre sécurité et qu'elle en plaçait autant que possible chez des parents dans ce pays.

La Cour pénale internationale (CPI) a délivré en mars des mandats d'arrêt à l'encontre du président Vladimir Poutine et de la commissaire aux droits de l'enfant Maria Lvova-Belova, accusés de crime de guerre pour la déportation d'enfants.

La CPI dit disposer d'informations selon lesquelles des centaines d'enfants ont été enlevés dans des orphelinats et des centres d'accueil pour enfants dans des régions de l'Ukraine revendiquées par la Russie. (Reportage Gabrielle Tétrault-Farber ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)