Les Nations unies ont déclaré vendredi avoir achevé l'enlèvement de plus d'un million de barils de pétrole d'un superpétrolier en décomposition au large des côtes yéménites de la mer Rouge, évitant ainsi une catastrophe écologique potentielle.

Les fonctionnaires de l'ONU et les militants avertissent depuis des années que tout le littoral de la mer Rouge est en danger, car le pétrolier Safer rouillé aurait pu se rompre ou exploser, déversant quatre fois plus de pétrole que lors de la catastrophe de l'Exxon Valdez en 1989 au large de l'Alaska.

La guerre au Yémen a entraîné la suspension des opérations de maintenance du Safer en 2015. Le navire est utilisé pour le stockage et est amarré au large du Yémen depuis plus de 30 ans.

"C'est un grand moment d'avoir évité un désastre potentiellement catastrophique", a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui a coordonné les efforts complexes pour retirer le pétrole du navire.

Les équipes de sauvetage ont opéré pendant 18 jours dans une zone de conflit côtière truffée de mines marines, dans un contexte de températures estivales élevées et de forts courants, afin de décharger le pétrole du navire.

M. Steiner a indiqué que l'ONU avait mobilisé plus de 120 millions de dollars pour cette opération, qui a nécessité l'achat d'un second pétrolier pour le brut déchargé, des avions en attente pour libérer des produits chimiques afin de dissiper le pétrole en cas de déversement et des polices d'assurance souscrites auprès de plus d'une douzaine d'assureurs pour garantir l'opération.

"C'est littéralement jusqu'aux dernières minutes que nous avons considéré cette opération comme devant garantir le plus haut degré de préparation et d'atténuation des risques", a déclaré M. Steiner.

"La meilleure fin de l'histoire sera lorsque le pétrole sera vendu et quittera complètement la région.

Il n'y a pas d'accord sur la manière dont une telle transaction se déroulera et les représentants de l'ONU au Yémen entameront bientôt des négociations avec les groupes en conflit dans le pays pour tenter de se mettre d'accord sur la manière de partager le produit de la vente du pétrole, qui est détenu en majorité par la société d'État yéménite SEPOC. (Reportage d'Andrew Mills, Imad Creidi et Michelle Nichols ; Rédaction d'Andrew Mills ; Montage d'Ismail Shakil et Sharon Singleton)