A l'occasion d'un point sur la situation économique internationale à dix jours du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Séoul, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques a également plaidé pour une poursuite de la consolidation budgétaire, en soulignant les risques liés à la montée des dettes souveraines.

Elle a aussi préconisé une coordination des politiques de réduction des déséquilibres mondiaux, en soulignant le risque de voir des interventions unilatérales sur les marchés de change déclencher des réactions protectionnistes.

"La tâche à laquelle se trouvent confrontés les responsables politiques est le passage d'une politique de lutte contre la crise à une politique qui permette de rétablir la confiance et la stabilité", résume l'OCDE, ajoutant que "tous les grands leviers de la politique économique - budgétaire, structurel, financier et monétaire - doivent être utilisés d'une façon parfaitement cohérente".

Sur le plan des politiques monétaires, "du fait de la faible croissance aux États-Unis et dans la zone euro, et en espérant que les attentes concernant les niveaux d'inflation soient bien fondées, la normalisation des taux d'intérêt ne devrait véritablement se réaliser qu'à partir du premier semestre de 2012, à un rythme permettant à la politique monétaire de rester accommodante".

POUR UNE CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE "CRÉDIBLE"

L'OCDE table sur 2% à 2,5% de croissance économique en moyenne l'an prochain dans la "zone OCDE", qui regroupe l'ensemble de ses pays membres, contre 2,5% à 3% attendu pour cette année. Et, pour 2012, elle n'anticipe qu'un retour dans la fourchette de 2,5% à 3%.

Dans la zone euro, la croissance ne devrait pas dépasser 2% cette année et l'an prochain, et elle devrait se situer entre 2,75% et 3,25% en 2012.

Dans un discours, le secrétaire général de l'organisation, Angel Gurria, a aussi plaidé pour une consolidation budgétaire "crédible" capable de répondre aux inquiétudes créées par la montée des dettes souveraines.

Il a notamment souligné qu'une simple stabilisation des ratios dette/PIB des pays dont les finances sont les plus affaiblies représenterait un effort budgétaire susceptible d'atteindre 9% du PIB.

Tout en se gardant de reprendre à son compte l'expression "guerre des monnaies", qu'il n'a employée qu'en citant explicitement le ministre brésilien de l'Economie, Guido Mantega, Angel Gurria a plaidé pour "la coordination et la coopération" et salué les résultats de la récente réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud, qu'il a reliés à "l'appréciation, même modeste, de la devise chinoise".

L'OCDE publiera le 18 novembre ses prévisions économiques détaillées.

Marc Angrand, édité par Yves Clarisse